« Les Etats-Unis pourraient perdre la chance pour remodeler la carte politique du Moyen Orient si les pressions budgétaires persistantes, nous empêchant de donner notre support aux forces démocratiques émergeantes dans les pays de la région telles que la Tunisie et l'Egypte », a déclaré, jeudi, Hillary Clinton, secrétaire d'Etat. En conférence de presse conjointe avec le secrétaire d'Etat à la Défense, Leon Panetta, les deux responsables américains ont longuement évoqué les mesures budgétaires concernant les dépenses militaires, diplomatiques et de développement puisque les Etats Unis peinent encore à remédier à son déficit de 1.4 trillion de dollars : « Nous avons une opportunité actuellement au Moyen Orient et en Afrique du Nord que je ne suis pas totalement convaincue de saisir parce que nous manquons de ressources à investir », a dit H. Clinton en citant la Tunisie, l'Egypte et la Libye « qui ont besoin de l'aide américaine ». « Les documents budgétaires sont des documents de valeurs, qui sommes nous en tant que peuple, quelles sont nos valeurs, et quels sont les investissements dans lesquels nous nous engagerons dans l'avenir »a-t-elle ajouté. Ce sont les remarques les plus fortes en soulignant que les mesures budgétaires d'austérité (à l'intérieur des Etats Unis) « pourront affaiblir le leadership du pays et son rôle à l'échelle internationale ». Le secrétaire d'Etat à la Défense est même allé plus loin en disant que « les 350 milliards de dollars épargnés au niveau des dépenses sur la sécurité, étaientt acceptable. Si on va au-delà pour doubler ce chiffre, cela aurait des résultats dévastateurs sur notre défense nationale. Cela affaiblira terriblement notre capacité à répondre aux menaces à travers le monde ». Le FMI (Fonds Monétaire International) avait estimé les besoins des pays de la région du Moyen Orient, importateurs de pétrole, à savoir surtout la Tunisie et l'Egypte, à 160 milliards de dollars sur les trois années à venir. Le président Obama s'était engagé à aider les démocraties dans les deux pays, mais l'aide demeure très faible, pour ne pas dire médiocre, puisqu'elle consiste à éponger 1 milliard de dollars des dettes égyptiennes et un autre milliard pour des crédits et des garanties de crédit.