« La torture et les pratiques répréhensibles de la police ne peuvent pas continuer après le 14 janvier. Nous pensions que le fléau dont les Tunisiens ont beaucoup souffert par le passé allait disparaître après le départ de l'ancien président, mais nous sommes choqués de voir qu'il se poursuit dans plusieurs espaces et plusieurs régions », a déclaré la présidente l'Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), l'avocate Radhia Nasraoui. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi 12 octobre, l'OCTT a dénoncé la poursuite des sévices et de la violence policière après le changement de régime en Tunisie. L'organisation a lancé « un cri d'alarme » ! Pour Me Ridha Raddaoui, représentant du Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (Euromed), l'un des échecs de la Révolution tunisienne est qu'elle ne soit pas parvenue à extirper ce mal. Le secrétaire général de l'OCTT, Me Mondher Charni, a présenté un rapport préliminaire faisant état de centaines de victimes de « l'usage abusif de la force, de violences et de mauvais traitements dans les postes de police et les prisons ». Radhia Nasraoui a déploré « l'absence de volonté politique » pour mettre un terme à ces pratiques et réclamé l'ouverture d'enquêtes indépendantes sur les actes de torture pour que les responsables soient jugés et sanctionnés et les victimes dédommagées.