La marche « A3ta9ni », organisée depuis à peine quelques jours et dont les invitations circulaient sur facebook, a démarré dimanche 16 octobre 2011, à 13h30, à partir de la Place Pasteur. Près de deux mille personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblés pour prendre la route vers la Place des Droits de l'Homme, passant par l'avenue Mohamed V où siège la chaîne télévisée privée Nessma. On pouvait voir aussi, parmi les manifestants, des personnes portant des t-shirts avec les logos de Afek Tounes et du Pôle démocratique, mais également des indépendants, comme Dostourna. Contrairement à ce qu'on a dit sur certains réseaux sociaux, cette manifestation n'était pas organisée pour soutenir la chaîne, mais elle était beaucoup plus générale. Les manifestants appelaient à la liberté d'expression dénonçant l'extrémisme et le salafisme. Pourtant, lorsqu'une femme voilée est intervenue en première ligne, portant une pancarte où on peut lire « A bas l'impérialisme… à bas le régime qui a enrichi une minorité bourgeoise », elle a été rapidement isolée, elle et les quelques jeunes hommes l'accompagnant. Une marche pacifique si on ose le dire, de bout en bout, contrôlée par les forces de police, sans lacrymogène ni matraques. Une manifestation bien moins peuplée que celle du vendredi dernier mais plus pacifique. Des arrestations ont été opérée vendredi ! D'ailleurs, une scène a bien attiré l'attention de certains journalistes ce dimanche. Celle d'un policier serrant dans ses bras un manifestant, lui disant avec un sourire qu'on s'abstient de décrire : « Ces salafistes vont vous piqué le buzz ! » C'était juste après l'arrestation d'un jeune garçon, la vingtaine, qui s'est introduit dans la foule pour crier « Allahou Akbar », portant entre les mains une banderole du parti Ennahdha. A 5 jours des élections, plusieurs questions se posent… Est-ce que le ministère de l'Intérieur a déjà choisi son camp ? Est-ce qu'il existe réellement en Tunisie une population islamophobe ? Est-ce qu'il y a une raison d'avoir peur et de craindre la menace salafiste en Tunisie ? Dans l'attente de trouver rapidement des réponses à ces interrogations…