L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) a relevé durant la journée du vote, 23 octobre, des irrégularités dans les bureaux spéciaux. Le rapport précise l'existence de groupes politiques qui en profitent pour organiser le transport de ceux qui comptent voter pour eux. Ceux qui n'ont pas trouvé une solution de transport ont abandonné leur droit de vote. Les membres de l'ATIDE ont remarqué aussi l'absence d'une comptabilité électorale claire et un flou sur les chiffres électoraux (le nombre d'inscrits sur les listes). Dans plusieurs de ces bureaux, les membres des bureaux ont refusé le vote aux électeurs pourvus de CIN dont la date d'émission est du14 août 2011 et après. À Kebili des tentatives d'achat de votes par distribution de colis alimentaire ou d'argent liquide. A Nabeul une propagande a été remarquée autour des centres de vote par certains partis politiques. Etant donné que le système de remontée et d'analyse des informations relatives aux observations est basé sur les codes des circonscriptions, l'ATIDE devait obtenir ces codes à partir de l'ISIE. Malgré les sollicitations répétées, ces codes n'ont jamais été communiqués, ce qui a contraint les operateurs de l'ATIDE à chercher ce code en demandant à ses observateurs de le leur fournir. Ces derniers ont dû le noter à partir des urnes puisque c'était la seule manière de l'obtenir. Cette défaillance est due soit à une rétention d'information de l'ISIE, soit au grand volume de travail que celle-ci a dû gérer. Les fiches d'observateurs comprennent un espace dédié au nombre de personnes réellement inscrits dans chaque bureau de vote. Cet espace est prévu pour 3 chiffres uniquement étant donné que l'ISIE avait limité le nombre d'inscrits par bureau de vote à un maximum de 900 électeurs. Or, l'ISIE a autorisé plus de 1000 électeurs par bureau de vote. Ceci a causé une difficulté technique pour l'envoi des observations, ce qui a produit des dysfonctionnements dans ces bureaux. Ce problème a été remarqué par exemple à El Menzah 6. Certaines personnes inscrites n'ont pas retrouvé leur nom dans les listes des bureaux de vote, dont le numéro leur a été initialement communiqué lors de leur inscription. Dans ce cas, ces personnes devaient envoyer une requête par SMS à l'ISIE. Or, ce système ne semble pas avoir été opérationnel à tous les coups et des électeurs se sont donc retrouvés obligés de se déplacer vers des bureaux plus lointains et parfois pas facilement accessibles. Ceci concerne les circonscriptions de Teboursouk (BEJA) et Tataouine. A Nabeul et Tataouine, l'ATIDE a noté une mauvaise organisation et un problème avec les personnes qui ne trouvent pas leur noms, ce qui décourage les électeurs et les poussent à boycotter le vote.