Depuis mardi 15 novembre 2011, les étudiants de l'institut de presse et des sciences de l'information (IPSI) entament une grève ouverte. Investir en Tunisie s'est rendu sur place pour mieux se rendre compte du dossier. Il parait que l'institut supérieur de la Documentation (ISD) a donné à ses étudiants des attestations d'inscriptions avec spécialité « sciences de l'information et de la communication » dont seule l'IPSI est admis à donner ce type de diplômes. Les iptiennes et iptiens ont refusé de se laisser faire. Plusieurs d'entre eux ont considéré que c'est de la corruption : « Nous sommes en grève ouverte et nous allons escalader la protestation jusqu'à la rectification de l'affaire. On ne doit pas accepter qu'un étudiant issu d'une faculté autre que l'IPSI obtienne le diplôme de l'IPSI. Nous sommes concurrencés sur le marché de l'emploi et on ne veut pas que cela persiste au niveau de la faculté. L'IPSI ne veule pas nous défendre. On a pris nos destins en main. On va interdire à chaque personne outsider de décrocher notre spécialité », a indiqué Mohamed Ali Ltaief, membre de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET). « Comment autoriser ce genre d'erreurs? Comment peut-on faire confiance à la faculté tunisienne ? ». Mme. Hela Ben Ali, enseignante à l'IPSI, nous a confirmé de son coté que les étudiants ont le droit de protester et exprimer leur colère. Ils ont senti un nouveau concurrent illégitime. Ce n'est pas normal que l'administration tunisienne laisse passer ce genre de bévues. Elle aura dû vérifier avant de véhiculer les attestations. En contre partie, l'étudiant ne doit interrompre ses cours tant que l'administration a reconnu son erreur». Heni Moubarek, enseignant à l'IPSI a précisé que ce genre de fautes ne pouvaient pas passer sans laisser de trace. Elles sèment la confusion et le chaos chez l'étudiant qui deviendra, par conséquent, méfiant quant à ses relations avec l'administration. Mais tant qu'il y aura une rectification de la faute, les étudiants devraient reprendre leurs cours ». M. Mohamed Ali Cambi, directeur de l'IPSI s'est contenté de nous donner un fax provenant à la date du 15 novembre 2011 du ministère de l'Enseignement supérieur de la Recherche Scientifique et de la Technologie. Le fax appelle l'ISD à corriger la faute qui persiste dans les attestations d'inscription des étudiants : « il faut prendre les mesures nécessaires pour rectifier le nom de la spécialité qui est consacrée seulement aux étudiants de l'IPSI pour devenir « Licence fondamentale en sciences de l'information » au lieu de « Licence fondamentale en sciences de l'information et de la communication» Le travail de rectification est en cours en collaboration avec le groupe « SALIMA ». M. Selim El Menaa, secrétaire général de l'ISD a indiqué qu'il s'agit d'une confusion dans l'insertion des parcours des deux licences fondamentales totalement différentes l'une dispensée par l'IPSI et l'autre par l'ISD : « c'est la responsabilité du nouveau système d'administration des licences et mastères « SALIMA ». M. Mohamed ben Romdhane, enseignant à l'ISD a précisé qu'il ne faut pas dramatiser les choses : « C'est une faute à corriger » L'introduction de ces deux parcours se fait à travers un système centralisé au niveau du ministère de l'Enseignement qui s'appelle SALIMA. Ce dernier gère toute la scolarité de l'étudiant depuis l'orientation universitaire jusqu'au diplôme final. Bien que l'administration tunisienne ait reconnu sa faute, les étudiants de l'IPSI n'ont pas voulu interrompre la grève. Ils comptent également se diriger vers le ministère de l'Enseignement supérieur. Khadija Taboubi