Le doyen de la faculté des lettres de la Manouba, M. Habib Kazdaghl, a été agressé le matin du 30 novembre 2011 par un groupe d'extrémistes. Ces derniers ont passé la nuit à la faculté. Cet acte de violence parvient suite à la décision du conseil scientifique d'urgence, tenu mardi 29 novembre, de suspendre les cours durant 2 journées à savoir le 30 novembre et le 1er décembre. Investir En Tunisie s'est rendu sur les lieux pour en savoir plus. Elle a interrogé M. Kasdaghli qui a fourni ces détails : « J'étais devant la porte pour expliquer aux étudiants qui n'étaient pas au courant de la mesure de suspension des cours, des examens et de la bibliothèque. Soudain, un groupe de gens m'ont poussé d'une manière violente au point que j'étais mis par terre. Ces personnes ont passé la nuit à la faculté. J'étais en bon état mais quand même c'est une agression. Les agents, les fonctionnaires et les enseignants ont décidé de se retirer. « La décision d'interdire le port du voile intégral « Niqab » est purement académique et pédagogique. Les étudiantes devraient enlever le Niqab durant les cours. On ne veut pas imposer l'interdiction du Niqab dans leur vie courante mais uniquement pendant les cours. La majorité des manifestants ne relèvent pas de la faculté. On n'a que 3 étudiantes avec le « Niqab ». Les autres, une vingtaine, sont venues de l'extérieur pour soutenir leurs collègues ». M. Kazdaghli a fait savoir que 2 bus sont déjà en route vers Tunis. Ils ont démarré de Sidi-Bouzid suite à la demande des sit-ineurs de renforts : « J'appelle l'opinion publique à défendre les acquis nationaux. La faculté des lettres a joué un rôle très important dans le pays. Elle ne doit pas être dévoyée de sa mission. On ne veut pas que la faculté soit instrumentalisée ni par la politique ni par la religion. Je ne me sens pas visé personnellement. C'est l'institution qui est visée ». Il a indiqué également que les sit-ineurs sont organisés. Le groupe est approvisionné d'une manière continue et régulière depuis le lundi 28 novembre : « Il y a un camion qui entre à plusieurs reprises pour apporter des matelas, des couvertes et de la nourriture. Ils sont là. Ils se sont mis dans la salle 153 du département d'arabe. Ils ont dévié la salle de son rôle principal. Ils l'ont squatté sans autorisation. Heureusement, mardi, nous avons réussi à ramener à la salle son rôle primordial. On a remis les chaises et les tables dans l'ordre. Aucune salle ne peut être utilisée pour des objectifs autres que l'enseignement. Ces actes sont bien organisés. Des voitures de luxe attendaient déjà devant la faculté. Il y a des gens qui dirigent les étudiants au sein de la faculté. Lorsque j'étais au département d'anglais j'ai entendu une communication où un étudiant disait au téléphone : « Nous sommes débordés. On a besoin de renforts ».