La liberté d'expression, le cadre institutionnel des médias et les moyens garantissant cette liberté, telles sont les thématiques discutées, lors d'une conférence de presse organisée le13 décembre 2011, par le groupe d'Observation de la Tunisie (Tunisia Monitoring Group (TMG) de l'Ifex, réseau mondial pour la liberté d'expression). La rencontre a été l'occasion de traiter les médias audiovisuels durant la transition démocratique et leurs défis. Selon Mme. Amel Chahed, juriste, conceptrice et animatrice de la Télévision tunisienne nationale, le paysage médiatique a connu une période d'anarchie : « Il faut réviser les législations régissant le secteur audiovisuel. De leurs côtés, les hommes des médias devraient être conscients de redéfinir le métier du journalisme et le concept de journaliste. Il s'agit également, d'adopter la liberté des médias au sein de la nouvelle Constitution du pays ». « Je suis optimiste sur l'avenir du paysage médiatique en Tunisie. Cependant, il faut tenir compte de rétablir des réformes notamment sur le code de la presse. Le gouvernement prochain est appelé à se pencher sur ce sujet afin d'éviter la marginalisation des médias », a affirmé Mme. Sihem Bensedrine, fondatrice de Radio Kalima et secrétaire générale de l'Observatoire pour la liberté de la presse, de l'édition et de la création (OLPEC). M. Fahem Boukadous, directeur du centre de Tunisie pour la liberté de presse a précisé que le président déchu a monopolisé la presse comme la police : « Le métier de journalisme a disparu. Il est indispensable d'établir un recyclage des journalistes et construire de nouvelles institutions médiatiques objectives et transparentes. « Nous avons besoin d'une culture basée sur la déontologie du métier et non à des lois qui réduisent la liberté de la presse. A mon avis, l'organisation de sessions de formation pour les journalistes, est indispensable. Cependant, il faut les diriger à rejeter toutes les formes d'oppression et de persécution ». M.Anthony Mills, directeur liberté de la presse, International Press Institute (IPI), a appelé à établir plusieurs réformes sur le paysage médiatique tunisien. D'abord, il est important de bien ancrer la liberté d'expression dans la nouvelle Constitution, considérant un pilier de toute forme d'indépendance. Ensuite, il s'agit de construire le monopole des médias, et ce en coopération avec des institutions internationales. Les radios associatives traversent aujourd'hui des difficultés en raison d'un manque de financement, ce point est à réviser !