« Où va le printemps arabe ? » tel est la problématique fondamentale autour de laquelle l'Observatoire arabe des religions et des libertés organise les 21 et 22 décembre à Tunis, son quatrième colloque international en 2011. L'ouverture des travaux du colloque a été marquée par une intervention polémique de « monseigneur » Maroun Lahham, Archevêque de Tunis. Après un rappel des points communs déclencheurs du printemps arabe, l'homme de culte a dévoilé la peur et les soucis des minorités chrétiennes dans les pays arabes après la montée des islamistes en Tunisie, en Egypte et au Maroc au pouvoir. Bien qu'il rejette l'exagération de la frayeur dans certaines régions notamment dans le grand Maghreb, M. Lahham a mis l'accent sur le cas égyptien. Pour lui, les Chrétiens d'Egypte ont trop souffert durant les cinquante dernières années. « Avec l'arrivée des islamistes au pouvoir, nous risquons plus de dégradation d'une situation déjà grave ». Cette opinion a été partagée avec M. Imed Chawki, métropolite de l'Egypte et son confrère syrien. Parlant de la situation des chrétiens tunisiens, M. Abou Yaaroub Marzouki (présent comme invité), a essayé d'absorber les terreurs des non musulmans tunisiens. Il a rappelé la paix sociale qui a caractérisé les citoyens tunisiens, peu importe leurs croyances : « musulmans, chrétiens et juifs, nous avons vécu depuis des siècles, une charmante coalition tunisienne naissante d'un tissu social enchanté par les richesses de la divergence ». Il a par ailleurs, exposé les possibilités de la mise en place d'une démocratie islamique à l'instar de la démocratie chrétienne ou bouddhiste. Une démocratie garante des libertés spirituelles. Sur deux jours, six panels doivent être exposés à un large public, venant de plusieurs pays arabes lesquels ont construit le printemps arabe. Chaque panel étudie la situation dans l'un de ces régions (il s'agit de la situation en Egypte, en Syrie, au Maroc et en Tunisie).