En dépit de sa courte durée de vie, le budget de l'Etat pour l'an 2012 a pu faire couler énormément d'encore ! Adopté dans des conditions exceptionnelles (notamment en l'absence d'un débat en la matière), l'évaluation de ce budget a fait la Une de divers supports médiatiques. Dans ce sens, le parti politique « El Majd » a invité, vendredi 30 décembre 2011, l'expert financier M. Mohamed Chouchen pour une rencontre évaluative de ce budget. L'invité a mis en question l'absence d'une nouvelle méthode de développement : « La révision de la méthode de développement est indispensable. La Constituante a déterminé le budget de 2012 selon les méthodes de l'ex-Premier ministre, Mohamed Ghannouchi. C'est un budget qui a les empreintes et les orientations du régime déchu et c'est honteux ! ». La position de M. Chouchen a été partagée par l'ensemble des présents au débat. Le recours abusif à la compensation et à l'endettement (les emprunts financent 30% du budget) font de cette position « légitime et rationnelle » selon les différents intervenants. Les présents ont ainsi proposé l'élaboration d'un audit des comptes de l'Etat et des institutions bancaires afin de bien évaluer les capacités et les richesses de l'Etat. Selon eux, l'architecture actuelle du budget n'a pas pris en considération les véritables ressources du pays, notamment les revenus du phosphate et du pétrole. « Nous préconisons un audit des comtes de l'Etat et des institutions bancaires (vu leurs rôle dans l'opération de développement). La loi complémentaire qui sera adoptée février prochain, devrait stipuler ces points afin de donner plus de crédibilité au gouvernement Jebali et pour rompre avec les anciennes méthodes des gouvernements technocrates de Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi », a conclu M. Mohamed Chouchen.