Des milliers de citoyens de Redeyef se sont rassemblés, jeudi 05 janvier, devant le siège de l'Union locale du travail, lors d'un meeting populaire, à l'occasion du 4ème anniversaire du soulèvement du bassin minier, en présence de syndicalistes et de représentants de la société civile et de partis politiques. La révolte du bassin minier a été déclenchée le 5 janvier 2008, à partir de la ville de Redayef, à la suite de l'annonce par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) des résultats du concours de recrutement de nouveaux cadres et agents. Ces résultats étaient marqués par le favoritisme et la corruption, au moment où cette région productrice de phosphate souffrait de conditions de vie difficiles, à cause de la marginalisation et de l'exclusion de la part du pouvoir de Ben Ali. Au cours de ce meeting, les habitants de Redayef ont appelé le gouvernement provisoire à reconnaître la révolte du bassin minier comme une étape importante dans la Révolution. Ils ont, en outre, appelé à traduire devant la justice tous les responsables du décès de leurs enfants. Les habitants de Redayef ont, d'autre part, demandé des compensations immédiates aux familles des martyrs et aux blessés du soulèvement du bassin minier à l'instar des martyrs et blessés de la Révolution du 14 janvier 2011. Ils ont, aussi, réclamé l'instauration d'un modèle de développement pouvant concrétiser les revendications du soulèvement de 2008, notamment celles relatives à la garantie d'un emploi décent et à l'éradication du déséquilibre régional. Les citoyens de Redayef ont appelé, aussi, à l'amélioration de l'infrastructure dans tous les secteurs vitaux et fait part de leur crainte que le bassin minier demeure une zone de production de richesses mais toujours dépourvue du minimum nécessaire pour une vie digne. Le ministre des Affaires sociales, M. Khalil Zaouia, qui s'est rendu, jeudi, dans la délégation de Redayef, a affirmé, dans une déclaration à l'agence TAP par téléphone, que le gouvernement actuel allait œuvrer à la réhabilitation du soulèvement du bassin minier, en rendant hommage à ses martyrs et à ses blessés, tout en considérant que les revendications des habitants de la région sont légitimes. M. Zaouia a émis l'espoir que les jeunes sans emploi lèvent le sit-in observé au siège de la CPG à Redayef qui a totalement paralysé les activités de la compagnie, depuis février 2011. Il a appelé les citoyens de la ville à une trêve de trois mois et à un nouveau dialogue avec le gouvernement qui va œuvrer, à son tour, à répondre à leurs revendications et trouver des solutions radicales aux problèmes de l'emploi et de la pauvreté. Investir en Tunisie