Lors d'un déjeuner-débat organisé mardi 10 janvier 2012 à l'IACE (Institut arabe des chefs d'entreprises), les hommes d'affaire et experts économiques, ont fait part de leur déception face à la nouvelle loi de finances 2012. « Aujourd'hui nous sommes déçus. Rien n'encourage l'initiative privée et l'investissement. Nous nous attendions à plus d'incitations en faveur des investisseurs notamment dans un cadre général caractérisé par la baisse de l'activité économique et la dégradation des IDE », estime M. Abdellaziz Darghouth, président du CJE (Centre des jeunes entrepreneurs). M. Fayçel Derbal, expert comptable, a de son tour qualifié la loi de finances de 2012 de « bricolage, non équitable et difficile à réaliser ». Pour lui, la Tunisie a besoin d'une nouvelle philosophie qui correspond aux véritables exigences garants des équilibres généraux. Une philosophie capable de faire sortir le pays d'une crise jamais vécue notamment après la fixation des plus hauts taux de déficit budgétaire (6%) et du montant de la dette publique (7 milliards de dinars au cours de l'année 2012). Quelques suggestions ont été formulées concernant la loi complémentaire de finances, prévue pour fin février 2012. Les hommes d'affaires ont notamment appelé la Constituante à entamer des réformes au niveau du code d'incitations aux investissements lequel devrait parier sur les investissements à haute valeur ajoutée et créateurs d'emploi et le recours aux experts économiques et hommes de terrain, lors de l'élaboration de la loi complémentaire. Au cours du débat, les présents ont mis en exergue l'absence d'un cadre législatif qui contextualise le régime fiscal, adopté pour le financement islamique. Certains experts ont même considéré que ce type de financement n'est pas adéquat avec la situation économique actuelle, bourrée des difficultés.