« J'aurais aimé que la coalition centriste eut été faite avant les élections du 23 octobre 2011. Les idées sont très proches. Aujourd'hui on a une seule priorité. Il s'agit de se rapprocher du peuple. On veut construire une assise politique », a indiqué M. Saïd Aïdi, l'ancien ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle sur les ondes d'Express Fm. M. Aïdi était parmi les premiers à rejoindre la nouvelle entité créée par le Parti démocrate progressiste (PDP), le Parti républicain (PR) et Afek Tounes. Le 11 janvier 2012, les trois partis ont annoncé leur fusion dans la perspective des prochaines échéances électorales tunisiennes. « Personnellement, je me suis engagé politiquement avec des gens qui portent de la valeur. Des gens qui respectent la liberté individuelle et collective. Cependant, il faut fournir beaucoup d'effort pour transmettre nos valeurs aux gens. On va définir nos programmes après avoir construit une assise populaire ». Sur la prédominance de la Troika, M. Ayedi a indiqué que l'union fait la force : « On est dans une période très délicate. On va travailler sur la période à venir. Le problème qui se pose n'est plus quel parti va absorber l'autre ? L'opposition ne se lâchera pas et la fusion entre ces trois partis est la meilleure illustration. La voix de l'opposition va se rapprocher encore. On assume notre responsabilité en tant qu'opposition. Il faut être vigilant pour ne pas permettre à la Troika de dominer l'espace politique. On ne veut pas un parti qui gère tout le pays. Chaque parti doit défendre ses idées et ses projets tout en laissant le choix au peuple. C'est ce que dicte la démocratie. La nomination dans les médias publics, annoncée par le Chef du gouvernement, M. Hamadi Jebali, nous fait peur. On ne doit pas permettre à la Troika de dominer les médias. On doit défendre tous les acquis de la Révolution. On est porteurs de valeurs, de démocratie et de respect des libertés individuelles et collectives. Concernant les travaux de l'Assemblée constituante, M. Aïdi a indiqué que l'échéance des prochaines élections prévue pour le mois d'octobre 2012 devrait être respectée. Ils sont élus pour rédiger la Constitution. C'est une priorité pour passer à une étape suivante. Sur la personnalité de M. Béji Caïd Essebsi, ancien Premier ministre, M. Aïdi a affirmé qu'il s'agit d'un vrai homme d'Etat : « je ne pense pas qu'il va être en dehors de l'espace politique. C'est un homme extraordinaire qui a le sens de l'Etat. C'est lui qui a amené le pays aux élections. Il mérité tout le respect ». Au sujet de la priorité du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, l'ancien ministre a révélé que le sujet de l'emploi doit être traité en dehors des affaires politiques : « On a besoin d'une mutation structurelle ».