Le secteur de l'information a été vivement critiqué par plusieurs constituants, membres du mouvement Ennahdha et du Congrès pour la République notamment. Les élus de ces partis et Fayçal Jadlaoui, liste indépendante Al-Adala, ont accusé les journalistes d'avoir tendance à minimiser l'effort du gouvernement et des Constituants, d'engager une campagne médiatique tendancieuse dans ce sens et d'être au service des contre-révolutionnaires. Lors de la séance-débat avec le gouvernement qui a eu lieu, l'après-midi du jeudi 1er mars, le vice-président du groupe du mouvement Ennahdha, Oualid Bannani, s'est dit étonné par la qualité des couvertures médiatiques. Selon Abderraouf Ayadi, secrétaire général du CPR, l'image des constituants véhiculée par les médias est négative. Il a estimé que cette orientation ne peut que saper la bonne marche de l'action politique en Tunisie : « Les médias placent le gouvernement en position de défense face à la campagne de dénigrement et de désinformation qui le prend pour cible ». Quant à Halima Genni du mouvement Ennahdha, elle a dénoncé la propension des médias à donner la parole à des personnes corrompues, au moment où le gouvernement s'efforce de lutter contre ces gens. « La liberté de la presse dépend de la crédibilité et de l'objectivité du journaliste. Plusieurs journalistes tunisiens ne remplissent pas ces critères », a déclaré Fayçal Jadlaou. A cette occasion, il a démenti avoir agressé verbalement la journaliste de la télévision tunisienne Chadia Khdir au siège de la Constituante : « Nous ne sommes pas les otages des médias ».