Au centre de profondes divergences entre islamistes et modernistes, Ennahdha a décidé d'opter pour le maintien de l'article premier de la Constitution de 1959. Pour Hechmi Hamdi, président d'Al Aridha Al Chaabia, le mouvement islamiste a trahi ses électeurs ainsi que les principes du parti lui-même et les sacrifices de ses militants. Dans une interview accordée, lundi 26 mars à Mosaïque FM, Hamdi a appelé les députés d'Ennahdha à une coalition avec son parti et à la formation d'un seul bloc parlementaire pour répondre aux attentes des électeurs qui souhaitent une constitution civile et démocratique et dont l'islam sera la source fondamentale de la législation. Il estime que les députés d'Ennahdha pourraient être accusés « d'abandonner » la religion pour rester au pouvoir et les a appelés à défendre leurs principes et leurs convictions. Rappelons que la décision qualifiée d'« historique », a été adoptée aux deux tiers des plus de 120 membres du comité constitutif d'Ennahdha après un long débat qui s'est poursuivi samedi et dimanche au sein de cette instance dirigeante. Selon Ennahdha, cette décision vise à renforcer le consensus national et à favoriser la réussite de la transition démocratique à l'effet de rassembler la grande majorité des forces politiques autour des défis auxquels est confronté le pays et à faire en sorte que l'expérience tunisienne puisse servir de modèle à d'autres pays qui ont connu des changements similaires.