« Nulle doute, le chômage en Tunisie s'est aggravé passant en 2010 de 14% de la population active à 19% en 2011 », affirme Mme Samia Shouba du Bureau international du travail, BIT, en Tunisie lors d'une journée d'information « les jeunes et les politiques de l'emploi », organisée par l'Observatoire National de la Jeunesse et le BIT à Tunis le 12 avril 2012 à Tunis. Et de continuer « le BIT a manifesté sa solidarité politique et sociale directement après la révolution tunisienne, et en partenariat avec le gouvernement tunisien et avec l'appui de la coopération espagnole, AECID, on a démarré deux projets sur le territoire tunisien, le premier porte sur «la jeunesse, emploi et migration » et le deuxième a été consacré à « la promotion du travail décent », agenda international du BIT. Madame Fatma Moussa, directrice de l'Observatoire National de l'emploi, a mis l'accent sur la précarité de l'emploi en Tunisie, sa disparité régionale et son concentration sur le gendre. Selon la directrice, le marché du travail a connu la perte de 140 mille postes d'emploi dont 64 mille sont dus à l'agriculture. Les statistiques arrêtées fin novembre 2011 montrent que le chômage a connu une croissance considérable et le nombre de chômeurs a atteint 738,4 mille dont 529 mille sont des jeunes (âgés entre 15 – 29) soit 72% de la population active. Le chômage chez les femmes représente presque le double des hommes, selon la même source. L'impact du chômage est plus ressenti dans le nord-ouest avec 28,6% et le sud ouest avec 26 % tandis que sur les côtes de l'ouest avec un pourcentage qui varie entre 13 et 16 %. Cela est dû, selon Mme Moussa, à la localisation des entreprises sur ces côtes, soient 72% des entreprises économique du pays. En novembre 2011, le chômage des diplômés a atteint 32,6% soit au nombre de 232 mille chômeurs. Elle a souligné que le problème réside dans le modèle de développement. Un modèle qui ne permet que la création de 12 mille nouveaux postes d'emploi chaque année pour les diplômés au temps que chaque année s'embarquent plus de 30 mille diplômés sur le marché de l'emploi. Les alternatives et les solutions seront d'ordre politique et social, continue la directrice. A moyen terme, une formation complémentaire au profit des diplômés notamment dans les nouvelles technologies et les secteurs à hautes valeurs ajoutées est fortement exigée pour cette période. L'élimination des obstacles devant la création des projets et l'encouragement à l'initiative privée demeure un pas essentiel. A long terme; il est devenu nécessaire de revoir les incitations à l'investissement, la réforme du système éducatif, la conduite d'un dialogue social entre les différents intervenants sur le marché de travail et la restructuration des services et des structures d'emploi et de travail afin de mieux servir les nouveaux demandeurs.