« Les répercussions du Printemps arabe sur l'industrie de l'assurance arabe » et « la gestion des risques par les sociétés d'assurance et de réassurance: état actuel et perspectives », tels ont été les deux principaux thèmes des débats de la 29ème conférence de l'Union générale arabe des assurances, GAIF, tenue du 22 au 25 mai, à Marrakech. Les Révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne et yéménite ont coûté plus de 100 milliards de dollars aux assureurs et réassureurs arabes. En Tunisie, les montants remboursés ont dépassé les 12 millions d'euros, selon Mme. Lamia Ben Mahmoud, PDG de la compagnie Tunis Re. C'est le Fonds arabe d'assurance contre les risques de guerre, Awris, -Arab War Risks Insurance Syndicate- qui couvre les risques de guerre sollicités pendant le Printemps arabe. Dans une déclaration accordée à « maghrebemergent.info », Mme. Ben Mahmoud, a précisé que pour beaucoup d'assureurs arabes, le Printemps arabe a changé la nature du marché des assurances dans la région Mena -Moyen Orient/Afrique du Nord-. Il a démontré les lacunes des couvertures risques qui n'ont jamais inclus le risque politique : « Sans l'intervention des Etats et des gouvernements, les compagnies traditionnelles ne peuvent pas offrir des couvertures complètes. Face à ces risques, les assureurs arabes ont recommandé la création de pools dans lesquels les gouvernements seraient partenaires pour les couvertures des risques de violences politiques ». Pour le moment, toutes les compagnies d'assurances arabes sont membres d'Awris. Lors des travaux de Marrakech, les Tunisiens et les Egyptiens étaient en tête des participants qui insistaient pour l'élargissement des prérogatives de ce fonds. Outre Awris, les assureurs et réassureurs arabes ont convenu de créer deux autres assurances: Arab-Re -Arab Réassurances- et Arig, ainsi qu'un système de carte orange pour la circulation dans les pays membres. Les principales recommandations de la conférence de Marrakech sont la poursuite des réformes du secteur des assurances dans les pays arabes et son harmonisation avec les standards internationaux, ainsi qu'une meilleure gestion des risques et des catastrophes.