L'affaire Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, ne cesse de créer la polémique et de faire couler beaucoup d'encre. Partira, partira pas ? Bien que la vision soit encore floue, la réponse ne va pas tarder. C'est à l'Assemblée nationale constituante, ANC, que se déroulera le prochain épisode du limogeage du gouverneur de la BCT. Le gouverneur a exprimé, lundi 09 juillet au siège de la BCT, un sentiment d'amertume de voir consacrer une conférence de presse au sujet de son limogeage au lieu de débattre des politiques monétaires, des réformes du système bancaire, des réserves en devises…«A partir du moment où le dossier est remis à l'ANC pour approbation, je me trouve obligé de m'adresser aux médias et à l'opinion publique pour apporter ma vision des choses ». M. Kamal Nabli a déclaré au quotidien « La Presse », qu'il ne démissionnera pas de son poste. Il a avancé deux raisons : La première est que toute démission nécessite d'exposer les motivations d'une telle décision. Il déclare qu'il ne dispose pas d'arguments plausibles pour appuyer une telle démarche. La deuxième raison est que dans cette phase de tiraillements une démission «sous pression» ne ferait que fragiliser la première institution financière du pays : « Malheureusement, on se retrouve dans la situation qu'on voulait éviter, à savoir impliquer la BCT dans des conflits politiques au détriment des négociations relatives aux questions monétaires et économiques. D'ailleurs, changer de gouverneur n'est pas un problème en soi, mais tout le danger réside dans les intentions de faire main basse sur la banque des banques. Surtout que tous les investisseurs et les bailleurs de fonds accordent une attention particulière à ce sujet. Cela reflète le niveau de stabilité et la nature de la gouvernance dans le pays ». Mustapha Kamel Nabli s'est attardé, également, sur les critiques sévères et les dangereuses accusations qui lui ont été lancées par certains médias : « Je poursuivrai en justice tous ceux qui ont colporté ces histoires. Je n'ai jamais appelé à la dégradation de la note souveraine de la Tunisie. C'est une accusation de trahison ». Le gouverneur de la BCT a estimé que la résolution institutionnelle de ce conflit, en faisant recours à l'ANC, est en mesure d'atténuer les effets néfastes d'une décision unilatérale.