En ces jours où le commun des citoyens tunisiens ne sait plus où donner de la tête dans tous les domaines de sa vie et de son quotidien, l'interdit prend plusieurs sens et s'en va dans tous les sens ! Si le politique, installé provisoirement (peut-être ?) sur son piédestal, a déjà fait part des limites de la liberté d'expression et de création chez les journalistes et les artistes, en attendant encore et toujours des jours et des lendemains meilleurs, il est des citoyens lambda qui prennent un malin plaisir à donner un sens à l'interdit, particulièrement et en premier lieu dans leur façon étrange de conduire leur voiture, leur moto, ou leur vélo. Ils appliquent, en fait, un nouveau code de la route qu'ils ont réappris… à l'envers ! Le phénomène est palpable chez les conducteurs, pardon, les chauffards des voitures de location. Ainsi, le clignotant n'existe plus, les sorties brusques d'un stationnement ne sont signalées ni par un klaxon, ni par un phare, ni même par un clignotant, encore une fois. De plus, la distance entre une voiture et une autre, est devenue de plus en plus restreinte. Le conducteur et le piéton sont souvent surpris et désemparés devant de tels actes qui dénotent d'une irresponsabilité à blâmer. Ces comportements fous, « œuvres » des fous du volant, ont mis à bas les interdits, pour conduire à tombeau ouvert ! Chez les « louagistes » et autres conducteurs de taxi « jamaï » de « Nakl rifi », lire de transport en commun rural, en minibus, pour le compte privé, c'est le vrai désastre ! En rentrant de Marsa-ville, l'autre soir, la « formule un » était là ; avec un « teuf-teuf » qui roulait en toute vitesse et qui dépassait à gauche et à droite, svp ! Une vraie course folle sur l'autoroute la Marsa-Tunis et au centre de Tunis, jusqu'au Passage, à déconseiller aux âmes sensibles ! Le chauffard, encore un, était très jeune. Il avait vingt ans au grand maximum. Du jamais vu sur nos routes et un vrai gâchis pour le code de la route ! Ne parlons pas des voitures qui roulent en sens interdit, sans crier gare. Car, souvent, elles sont silencieuses, si bien qu'on risque d'y être écrasés par ces drôles de machines ! L'interdit, chez ces gens-là, a tout un sens ! Les voitures et autres motos roulant dans les deux sens sur les rails du métro léger de Tunis, en pleine ville, cela est devenu monnaie courante et depuis belle lurette. Devrions-nous suivre le sens de l'interdit, déjà établi par les hors-la loi et ceux qui veulent notre « peau », en quelque sorte ? La question reste posée, tant que les parties concernées n'établissent pas un contrôle strict sur nos routes et appliquent la loi, là où il le faut bien ; pour épargner la population d'un véritable laisser-aller que Tunis au moins ne mérite pas. Ne nous sommes pas un pays civilisé ?