Une nouvelle plaie frappe ouvertement la ville de Bizerte (et assurément toutes les grandes cités de la région), s'envenime de jour en jour et met en émoi les honnêtes citoyens, inquiets de l'important accroissement du phénomène et de son irrésistible expansion. Il s'agit du vol par effraction qui, rien que lors de la semaine dernière, a fait au moins trois victimes déclarées. Des bandes organisées sévissent de jour, au vu et au su de tous, dévalisent les demeures en plein jour, dans l'impunité totale et narguent les autorités. En vérité ! Une des victimes, dont la demeure a été vidée de tout objet de valeur et d'une somme bien rondelette d'argent, s'est improvisé détective et s'est mis en tête de mener sa propre enquête, sans avoir auparavant déposé plainte. Il a appris que les malfrats se sont organisés en trois bandes appelées bandes de Sidi Boukhriss, d'El B'hira et de Borj Ghammez (du nom de zones périphériques de Bizerte). Ces gangs, composés de trois à quatre personnes, se sont partagé la ville et ses agglomérations en plusieurs terrains d'opération. La Corniche, bien sûr, zone résidentielle cossue mais également les zones résidentielles de conditions moyennes telles « El B'Hira » notamment. Notre Sherlock Holmès du dimanche est même parvenu à connaître les noms des cambrioleurs ainsi que leurs sobriquets. Il nous a confié qu'il a montré la liste à un agent de la police qui lui aurait confié, sous le sceau de l'anonymat, que ces noms étaient connus des services de lutte et de répression du crime, que leurs activités étaient connues, mais… Si cela s'avérait vrai, je vous laisse vous poser vous-même la question et vous admettriez, sans aucun doute, qu'il y aurait anguille sous roche. Pour l'heure, ces bandes continuent à écumer la ville et ce sentiment d'impunité pourrait leur donner des ailes et des idées encore plus audacieuses et foin des inquiétudes citoyennes.