Hachemi Alaya, universitaire et expert économique, a qualifié de « très inquiétante » la situation économique en Tunisie. Dans une interview accordée vendredi 12 octobre 2012 à Express FM, M. Alaya a précisé que l'absence de visibilité et l'inexistence d'une stratégie claire pour la relance de l'économie ont impacté « négativement » l'ensemble des indicateurs économiques du pays, durant les 9 premiers mois de l'année 2012 : « Le dernier trimestre 2012 s'annonce très difficile ». L'expert a ajouté que les dépenses de l'Etat ont beaucoup cru, en 2012, par l'effet de l'augmentation des salaires (+15%) et du service de la dette. Parmi les indicateurs négatifs, il a cité : le déficit commercial qui a atteint au cours des 9 premiers mois, les 10 milliards de dinars contre 9 milliards de dinars pour toute l'année 2011, le recul, depuis fin juillet du Tunindex (bourse), la baisse des exportations (6 milliards de dinars au cours du 3ème trimestre contre 7 milliards de dinars au cours du 2ème trimestre 2012), la décroissance de la production des industries manufacturières, la diminution de l'investissement (les intentions d'investissement ont régressé au fort taux de 50%), la régression des importations des biens d'équipement et des matières premières… Hachemi Alaya soutient les hommes d'affaires qui ont décidé d'observer une grève. Il a noté qu'il les comprend au regard de l'augmentation de leurs charges (augmentation de 8% de la facture d'électricité, augmentation des salaires…) et de la non-disponibilité d'un environnement incitatif aux affaires, déplorant, à ce sujet, le retard qu'accuse la révision du code d'investissement.