L'avenue Bourguiba, à Tunis, a connu deux manifestations pacifiques très suivies contre la violence d'où qu'elle vienne et une contre manifestation, de quelques dizaines à peine, le tout hautement gérés par un dispositif sécuritaire imposant. La première manifestation a été parrainée par la troïka de l'opposition, à savoir Nidaa Tounes, Al Jomhouri et Al Massar. Elle a démarré un peu plus bas que la statue d'Ibn Khaldoun. Les étendards mêlés de ces partis augurent d'une forte entente entre les dirigeants et les militants de ces formations. Les slogans criés dénoncent l'extrémisme et la violence politique, synonymes de terrorisme et de dictature et appellent à la dissolution des comités de protection de la Révolution, responsables, selon eux, de l'assassinat de Lotfi Nagdh, coordinateur de Nida Tounes à Tataouine, le 18 octobre. D'ailleurs, un portrait du disparu est brandi par les sympathisants du parti de BCE. La seconde a réuni les partisans du Front populaire, rassemblant des partis de gauche dont le parti des ouvriers tunisiens et le parti des démocrates unionistes. Les manifestants ont porté les étendards du Front où on peut lire : L'emploi, l'emploi, seule alternative révolutionnaire. Le slogan le plus scandé est celui qui met dos à dos Ennahdha et Nidaa Tounés, ennemis des martyrs.