L'élargissement de la participation du secteur privé et de la société civile afin d'identifier les moyens permettant aux pays arabes de faire face aux défis économiques et sociaux auxquels ils sont confrontés, demeure l'un des principaux objectifs fixés à l'ordre du jour du forum du secteur privé et de la société civile dont les travaux ont débuté samedi, au Koweït, et qui se prolongera pendant deux jours avec la participation de différents représentants arabes du secteur privé, d'organismes officiels et de la société civile. Les participants à ce forum, organisé à un moment où le monde arabe subit les répercussions de la crise financière et de la hausse des prix des matières premières, se proposent de présenter l'approche des représentants du secteur privé arabe pour dynamiser la complémentarité économique dans le cadre d'une feuille de route réaliste reflétant les aspirations de ce secteur à renforcer son rôle dans le développement économique et humain, de l'investissement et dans la mise en place d'une production et d'une commercialisation imbriquées. Ce forum économique et social qui a été inauguré, samedi, par son excellence CheiKh Nasser Mohamed Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, président du conseil des ministres koweïtien et auquel participe M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, comporte l'organisation de plusieurs séances qui ont abordé les sujets de l'heure au niveau arabe et international, notamment les répercussions de la crise financière, le rôle des institutions arabes, le commerce interarabe, l'investissement arabe commun, la sécurité alimentaire arabe, les politiques agricoles, l'énergie en plus du transport, des ressources en eaux, de l'environnement, du changement climatique et de diverses autres questions relatives à l'éducation, à la recherche scientifique, à la jeunesse, au chômage, à l'émigration en tant qu'axes principaux pour un développement durable. La nécessité pour les pays arabes se fait croissante pour atteindre un taux de croissance plus important par la réorganisation des priorités, la modernisation des techniques et des mesures afin de faire face aux défis économiques et sociales, de réaliser la complémentarité économique arabe, de favoriser une intégration plus grande dans l'économie internationale, d'œuvrer au service des peuples arabes comme l'a souligné M. Amr Moussa. La plupart des pays arabes pâtissent de l'insuffisance en matière d'infrastructure de base et de taux de pauvreté et de chômage élevés estimés, respectivement, à 14% et à 17%. Le monde arabe souffre également de la fuite des capitaux, des cerveaux et des compétences. De même, la grande zone de libre échange arabe, créée il y a déjà quatre ans, n'a pas atteint les espoirs escomptés. Seuls 15% des marchandises y sont échangées contre 40% pour l'Association des nations de l'Asie du sud est (ASEAN) et 70% pour l'Union européenne. Il a ajouté que si certains pays arabes ont réalisé, durant la période 2000-2005, des progrès sensibles sur la voie de la réalisation des objectifs du millénaire, comme l'avait montré le sommet de Tunis en 2004, les défis demeurent importants et exigent plus de mobilisation, davantage de réformes et d'efforts de modernisation. Les participants s'attendent à ce que ce forum aboutisse à des résultats pratiques devant favoriser la mise en place effective de la grande zone de libre échange arabe, l'accélération de la création, vers 2015, de l'union douanière arabe et du marché commun arabe vers 2020. Intervenant, Mr Hédi Djilani, président de la centrale patronale (UTICA) a mis l'accent sur la lourdeur de la responsabilité dévolue au secteur privé arabe appelé à avancer sa propre approche de la complémentarité économique arabe et à jouer le rôle de locomotive économique. Il a fait remarquer que la Tunisie, forte des incitations substantielles instituées en faveur de l'investissement étranger, constitue une destination attractive pour les investisseurs arabes dont plusieurs se sont déjà implantés en Tunisie et y ont intensifié leurs investissements dans les services, banques et immobilier économique.