Alors que les forces de l'ordre étaient occupées à contenir la vague salafiste du côté de Sidi Hassine Sijoumi, les salafistes de Bizerte profitaient de la tenue d'une marche de protestation contre la fermeture des jardins coraniques pour sonner la mobilisation djihadiste contre le Taghout et ses valets. Sous les fenêtres du gouverneur, le harangueur tonnait que l'heure était venue de se dresser contre le dictateur et ses sbires, que la situation était grave et qu'il s'agissait d'une question de vie et de mort. Laissant entendre que l'islam était en danger et sur un ton d'exaltation extrême, il s'adressait aux forces de l'ordre et armées en faction pour les inviter à déserter et à rejoindre les rangs des soldats d'Allah pendant qu'il était encore temps pour eux, n'ayant pas à tergiverser dès lors qu'il s'agit de l'Islam. Une harangue qui a ému la population, de plus en plus inquiète de l'audace dont les groupuscules salafistes font preuve alors que les événements de Chaambi jettent leur ombre menaçante sur le pays. Hier, dimanche 12 mai 2013, peut-être face à l'émotion suscitée par cet épisode inquiétant, une centaine de salafistes ont été rassemblés sur la place du 13 janvier. Arborant les drapeaux noirs de leur mouvement, ils ont appelé au soutien des musulmans de Palestine, de Somalie et de Syrie, avant qu'un certain Kamel Zarrouk, présenté comme prédicateur ne s'adresse à eux en les appelant « à la retenue » et les exhortant à ne pas répondre aux provocations des laïcs impies. Il les a également incités à rester attachés aux principes de la charia et à œuvrer pour sa propagation.