Le démarrage de l'opération d'audit des trois banques publiques (BH, BNA, STB) signera le début d'un processus de réforme bancaire, qui générera entre 17 et 20 milliards de dinars de crédits supplémentaires. Cette somme sera injectée dans l'économie nationale, tout au long des dix prochaines années. C'est ce qu'a déclaré le spécialiste en chef du secteur financier à la Banque mondiale, Laurent Gonnet. Lors d'une conférence de presse tenue mardi 16 juillet 2013 au siège de la Banque mondiale à Tunis, l'expert a indiqué que l'opération d'audit, qui s'étalera sur huit mois, permettra l'établissement d'un diagnostic clair des défaillances des banques publiques : « Cette opération permettra également de porter le taux d'accès aux crédits de 72% à 90%, ce qui est en mesure de favoriser une croissance supplémentaire au pays ». L'expert a révélé les problèmes dont souffrent les banques publiques, à savoir la mauvaise gestion, le manque d'innovation au niveau des produits proposés, l'absence d'une approche prudentielle en matière de créances douteuses très élevées, un taux de provisionnement globalement bas… M. Gonnet a souligné également que le taux de garantie bancaire est de l'ordre de 177%, soit le taux le plus élevé dans la région. Dans ce contexte, M. Gonnet a affirmé que plusieurs possibilités de réformes se présentent au gouvernement, soit la transformation de ces trois banques publiques en banques de développement, soit la mise à leur tête des équipes d'experts privés pour améliorer leur gestion, ou encore la cession d'une part de ces banques à des actionnaires stratégiques : « Le choix de la réforme adéquate est tributaire à la fois de considérations politiques et économiques ». En se référant au site officiel du ministère des Finances, M. Gonnet a indiqué que le Groupement PWC/MTBF du Conseil Audit Formation a été choisi pour réaliser l'audit de la STB et trois de ses filiales et le Groupement « Roland Berger », Strategy Consultant/ FICOM et « ORGA Audit », pour la BH et trois de ses filiales. Quant à la BNA et deux de ses filiales, le nom de l'auditeur n'a pas été communiqué à ce jour.