« A l'opposition ou au pouvoir, sous le despotisme ou en démocratie, l'islamisme tue ». C'est la déduction faite par le professeur Hatem M'rad dans un article paru sur le journal d'expression française le Courrier de l'Atlas. Après une analyse des situations dans différents pays musulmans qui ont eu, dans un passé récent, à endurer l'emprise des islamistes, le professeur affirme que seul l'islam politique peut démontrer que l'islam politique ça ne marche pas. Les exercices différents du pouvoir des islamistes ont tous démontré qu'en matière de politique, ces derniers n'ont ni compétence ni savoir-faire, dit-il. Pire, l'islamisme est violence permanente, il tue, assassine et égorge dans quelque pays que ce soit et quel que soit son statut politique, il tue même en démocratie, donnant l'exemple de la Tunisie. L'islamisme fausse la nature de la démocratie car rejetant les fondamentaux de la démocratie et la question ne manquera pas de se poser si l'islamisme doit être admis comme acteur politique ordinaire, écrit-il, rappelant qu'en démocratie, les lois sur les partis interdisent la constitution de partis sur la base de la race, de l'ethnie ou de la religion et que de fait, en Tunisie, la loi interdit de tels partis. En conséquence, le politologue s'interroge sur la légalité d'Ennahdha et des quelques partis salafistes tunisiens et si leurs crimes doivent rester impunis, soulignant que de tels partis doivent être automatiquement dissous dès lors qu'ils recourent à la violence. Hatem M'rad affirme qu'outre les hommes, abstraction faite de leurs croyances, l'islamisme tue aussi l'espoir et l'enthousiasme des peuples et se trouve de ce fait « rejeté en bloc par les sociétés édifiées sur sa lâcheté ». Pour les islamistes, le maintien à tout prix au pouvoir devient une nécessité stratégique. Si les laïcs refusent la théocratie islamiste et remettent en question une légitimité usée, il y a alors passage aux grands moyens, éprouvés par l'histoire islamique : le sang, l'assassinat, l'égorgement, la terreur. Etayant sa théorie par des exemples historiques, le politologue démontre que l'assassinat est bien enraciné dans la culture politique islamique et affirme que l'assassinat politique à caractère islamiste, depuis Hassan Banna et Sayed Kotb jusqu'aux islamistes tunisiens et égyptiens d'aujourd'hui, se ressource de l'histoire islamique. Les islamistes ne sont pas adaptés à la démocratie, dit le professeur car ils ne sont pas adaptés à la délibération publique, car celle-ci n'est pas le propre de la culture islamiste et qu'ils en ont peur. L'auteur souligne la pression continuelle et pacifique, à caractère civil et démocratique exercée par la rue tunisienne opposant cette attitude, en rapport avec les droits de l'homme « au chantage par le sang et la violence » et se résumant en ces termes « Vous contestez ma légitimité électorale, je tue les symboles de vos institutions : constituants et soldats. » Hatem M'rad remet en question la majorité d'Ennahdha qui s'est volatilisée à la suite des derniers événements survenus, mais surtout à cause du rendement calamiteux de son gouvernement. « Elle n'a plus de pouvoir, assure-t-il, plus d'intentions de vote, plus de légitimité. Tout le monde la rejette y compris le Qatar et le professeur de rappeler, bien à propos, les 12% d'intentions de vote dont elle serait créditée, selon un sondage londonien commandé par les islamistes eux-mêmes. Le comble, ajoute le politologue, c'est que lorsque l'islamiste tue il n'a pas le sentiment de commettre une injustice, il a la conviction qu'il agit par devoir. «Les religions, sont très souvent mêlées de sang quand elles interviennent dans la politique, ou quand elles veulent répandre leur empire », conclut le politologue M. BELLAKHAL