La BAD, Banque africaine de développement, a publié, jeudi 17 octobre 2013, un rapport sur « les opportunités du gaz de schiste en Afrique ». Dans son étude, la banque annonce que le projet de Shell en Tunisie est toujours en cours d'étude. Cela fait maintenant plus d'un an que la polémique autour des hydrocarbures non conventionnels s'est invitée au débat en Tunisie. Le document de la BAD pointe du doigt une expérience très limitée de la gestion du secteur des hydrocarbures, outre les difficultés de gestion des risques environnementaux et la capacité en approvisionnement en eau. Selon la BAD, les réserves de la Tunisie en gaz de schiste sont estimés à 61 000 milliards de pieds cubes et les réserves techniquement exploitables, à 18 000 milliards. Notre pays pourrait remplacer le gaz importé par une production locale moins chère, ce qui entrainerait une légère hausse de la croissance, de la consommation d'énergie et des émissions. Il s'agit de volumes bien inférieurs à ceux estimés en Libye ou en Algérie, mais demeurent néanmoins bien supérieurs aux réserves prouvées de gaz conventionnel qui s'élèvent à moins de 3 000 milliards de pieds cubes. Un développement de la production locale profiterait, d'après la BAD, largement à l'économie nationale. Dans son rapport la banque a relevé que la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, l'Afrique du Sud présentent un potentiel de production de gaz de schiste. Ces pays n'ont pas d'expériences en matière d'exploitation et de maintien d'un secteur gazier à une grande échelle ce qui constitue un nouveau défi. Les auteurs de ce rapport estiment notamment que l'exploitation et la production de gaz de schiste peuvent poser d'énormes défis environnementaux.