Dans la journée du mardi 07 janvier 2014, la Tunisie a connu des mouvements de protestation dans divers gouvernorats de la République. Les agriculteurs, les propriétaires de voitures et de camions, les médecins, les magistrats…, en colère, ont dénoncé les nouvelles décisions annoncées, récemment, par le gouvernement. Les agriculteurs se révoltent devant les locaux de la Recette des Finances dans différentes régions (Kasserine, Sfax, Béni Khalled, Mahdia, Béja…) pour contester les nouvelles taxes imposées dans le secteur de l'agriculture. Ils ont dénoncé la hausse de la taxe imposée sur les véhicules servant à transporter les produits agricoles et contesté l'article 66 de la loi de finances 2014, relatif à la soumission des agriculteurs et des propriétaires fonciers bénéficiaires d'incitations fiscales à l'obligation d'ouvrir une patente. Cette vague de protestation dans les régions serait un message d'alerte pour le gouvernement de Ali Laarayedh qui est en train de « vivre ses derniers jours ». Le ministère des Finances a, rapidement, réagi et publié un communiqué de presse pour donner des précisions sur ce sujet. Dans son communiqué, le ministère indique que les agriculteurs qui ont bénéficié de la baisse de 80% sur la taxe de la circulation des véhicules à caractère agricole, avant l'entrée en vigueur de la loi de finances 2014, soit le 1er Janvier 2014, pourront continuer à bénéficier de cet avantage fiscal. En ce qui concerne les réactions suscitées par l'article 66 de la loi de finances 2014, le ministère affirme que les agriculteurs pourront encore bénéficier de ces avantages fiscaux à condition qu'ils régularisent leurs situations d'ici fin juin 2014, et ce, à travers l'obtention d'un identifiant fiscal prouvant leur exercice de l'activité agricole. Les propriétaires de camions dont la charge ne dépasse pas 2 tonnes (transport agricole, transport pour son propre compte, transport pour le compte d'autrui), pourront payer cette taxe sur deux tranches, a encore fait savoir la même source. Ces mesures n'auront pas d'impact sur les autres avantages fiscaux déjà accordés au profit de l'activité agricole, lit-on dans le communiqué. Il est à rappeler que ces mouvements de protestation ont été observés, suite à un appel lancé par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) et le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI) pour exprimer leur refus de l'article 66 de la loi de finances 2014. L'organisation agricole appelle à la non application de cet article qui compliquera les activités des agriculteurs et ralentira le rythme de développement des investissements agricoles. De son côté, le SYNAGRI avait appelé à abandonner cet article qui ne répond ni à la réalité des agriculteurs, ni aux spécificités du secteur en Tunisie (volets social, économique et structurel).