« L'évaluation annuelle des risques pays », publiée jeudi 23 janvier 2014 par la COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), indique que le classement du risque pays de la Tunisie pour l'année 2014 est maintenu au niveau B « assez élevé ». Le classement de l'environnement des affaires de notre pays reste inchangé par rapport à l'année dernière, au niveau A4 « satisfaisant ». L'organisation internationale constate, via la même évaluation, que le taux de croissance pour l'année en cours pourrait atteindre 3% à peine supérieur à celui de 2013 (2,8%), contre 4% prévu par le gouvernement sortant. Le rebond de l'économie tunisienne pourrait être entravé par des tensions sociopolitiques jusqu'à la fin du processus de transition, ainsi que par une situation économique modérément dynamique dans le monde et la faiblesse de la reprise dans l'Union européenne, principal partenaire économique du pays. La COFACE s'attend également, à une légère baisse des déficits budgétaire et de la balance courante, soulagés par l'aide financière internationale. En raison de ces mesures d'austérité, le déficit budgétaire pourrait tomber légèrement en 2014, mais il pourrait y avoir un manque de continuité de la politique budgétaire en raison de la perspective d'un nouveau gouvernement. Quant à la dette publique, l'étude publiée par la compagnie française précise qu'elle est plus élevée proportionnellement au PIB et par rapport à la moyenne des pays émergents comparables. La COFACE prévoit une augmentation progressive de la valeur de cette dette. L'institution prévoit, en outre, une hausse légère des exportations à cause de l'instabilité politique et sociale et de la morosité économique en Europe, ainsi qu'une hausse des prix de l'énergie importée (15% du total). Une détérioration des ratios de la dette extérieure de la Tunisie en 2014, a été également, constatée par la COFACE, en dépit d'une reconduction attendue des prêts de la Banque Mondiale (BM) et de la Banque Africaine de Développement (BAD) à laquelle seront ajoutés les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) et l' Agence Française de Développement (AFD). Les réserves de change augmenteront mais demeureront bien en deçà de la moyenne des pays émergents. En ce qui concerne l'environnement des affaires, la COFACE souligne la faiblesse du secteur bancaire qui pourrait nuire à la stabilité macro-économique et relève une augmentation des incidents de paiement et des périodes de recouvrement plus longues. L'environnement des affaires demeure problématique, mais des améliorations au niveau du cadre juridique, relatives au code des investissements, sont prévues pour 2014. L'étude a cité, également, les points forts de l'économie tunisienne, dont les ressources naturelles, agricoles et touristiques, la diversification économique, la main d'œuvre qualifiée et la proximité du marché européen. Quant aux points faibles, il s'agit particulièrement, de fortes inégalités sociales et géographiques, la division de la société entre islamisme et laïcité, l'importance de l'économie informelle à 40% du PIB, un chômage élevé principalement parmi les jeunes. Il est à noter qu'une conférence de presse a été organisée par la COFACE, le 21 janvier, en vue de se focaliser sur les risques pays et sectoriels dans le monde.