Dans un édito publié à la Une du journal électronique Mondafrique, Nicolas Beau (auteur du fameux «Notre ami Ben Ali, l'envers du miracle tunisien» publié en France en 1999 et vendu sous le manteau, en Tunisie, pendant les années de règne de l'ancien président Ben Ali) estime qu'il y a un trop plein de candidatures aux prochaines législatives, mais que les élections devraient logiquement donner lieu à l'émergence de « deux forces qui domineront le parlement élu : Ennahdha et Nidaa Tounes. Il se demande néanmoins jusqu'à quel point jouera l'effet majoritaire. Pour Nicolas Beau, la ferveur pro Ennahdha est retombée en comparaison des années 2011 et 2012. Il donne pour preuve les nombreux fidèles qui préfèrent désormais « prier dans leurs quartiers, sans prosélytisme ni ostentation » plutôt que d'aller écouter les discours enflammés dans les mosquées comme ce fut le cas lors de la campagne pour les élections de la Constituante. Mais également et surtout le mauvais bilan des années de pouvoir du mouvement et ses accointances avec les excès de la mouvance salafiste. Quant à Nidaa Tounes, qualifiée d'anti islamiste par M. Beau, il semble « perdre de sa superbe et souffre de l'âge de [son] capitaine, des divisions de son entourage et du népotisme qui règne dans le mouvement. Pour ces raisons particulières, l'éditorialiste juge que ni Ennahdha ni Nidaa Tounes ne seront majoritaires dans le pays. Cependant, M. Beau évoque une vulnérabilité de la jeune démocratie tunisienne qui pourrait être engendrée par le risque que le prochain gouvernement, quoiqu'enfin rendu légitime par les élections, ne soit pas assez fort pour « réprimer les débordements et éviter les dérapages les plus graves ». Parlant du rôle du futur président de la République, M. Beau pense qu'il n'aurait pas « l'autorité nécessaire pour arbitrer les [éventuelles] divisions d'un parlement qu'il n'hésite pas à comparer à la IVème république française. Car, explique-t-il, dans cette trentaine de candidats aucune personnalité n'est assez charismatique pour s'imposer dès le premier tour ou pour remporter le suffrage des Tunisiens lesquels voient aujourd'hui d'un œil critique une fonction présidentielle « largement dégradée et pervertie » par Moncef Marzouki, jugé par l'auteur comme « une personnalité médiocre aux foucades imprévisibles ». Pour M. Beau, un scénario politique pessimiste se dessine « qui ne permettra pas de régler les immenses chantiers économique et sécuritaire ». Car, écrit-il, le chef de l'Etat élu n'aura ni la légitimité ni les pouvoirs institutionnels pour imprimer sa marque, et M. Beau de présager une profonde division au sein d'un parlement sans gouvernail. « Et au nom d'un hypothétique intérêt national, la classe politique pourra, comme elle aime tant le faire, échafauder des coalitions de circonstance, susciter des ralliements improbables et imaginer des gouvernements de coalition », a-t-il conclu. M. BELLAKHAL
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