La question de la levée des subventions sur les produits de base ne cesse de créer la polémique entre ceux qui la soutiennent et ceux qui la considèrent une ligne rouge à ne pas franchir. Les déclarations contradictoires se multiplient entre les ministres du gouvernement Jomâa : le ministre de l'Industrie a annoncé la possibilité d'augmenter le prix de l'électricité et la levée des subventions, alors que son collègue, le ministre de l'Economie et des Finances, a démenti ces propos, indiquant que le gouvernement n'a pas l'intention de supprimer la compensation sur les produits de première nécessité et les hydrocarbures. Invités à donner leurs avis sur la question des subventions, les deux candidats au second tour de la présidentielle, Béji Caid Essebsi et Mohamed Moncef Marzouki, a chacun d'eux donné son point de vue et ses arguments. Le président de Nidaa Tounes a appelé à réformer le système de subventions. « On ne parle pas de lever, mais de rationaliser les subventions, de manière progressive. Au sein de notre parti, nous avons fait un projet à moyen terme pour que la subvention pèsera moins sur le budget de l'Etat », a-t-il indiqué. Caid Essebsi a, également, insisté sur la différence entre les différents types de produits subventionnés. « Faut-il rappeler que les deux tiers des subventions vont vers les énergies et les hydrocarbures (électricité, gaz naturel, carburant…). Ainsi, la subvention des produits alimentaires ne représente pas grand chose comparée à celle du carburant », a-t-il dit. Selon BCE, la subvention des produits alimentaires de base est nécessaire, car la situation des citoyens est mauvaise. « Pour cela, a-t-il ajouté, le prochain gouvernement devra statuer sur la politique à engager en la matière surtout que la situation des finances publiques ne cesse de se détériorer ». Pour sa part, le président sortant a reconnu que les deux années prochaines seront difficiles sur le plan économique, mais il a refusé de lever la subvention de l'Etat sur les produits de base et le prix de pétrole. « Je suis contre la levée des subventions, malgré toutes les pressions que nous subissons. », a-t-il affirmé. Le candidat à la présidentielle a, toutefois, fait une exception pour les grandes usines, comme celle du ciment. « La caisse de compensation est aujourd'hui au bout de l'asphyxie. Un consensus national serait indispensable pour trouver les solutions idoines à même de préserver le pouvoir d'achat du consommateur et de protéger l'intérêt des personnes les plus démunies », a-t-il déclaré. Il est à noter que selon des études réalisées par la Tunisie en collaboration avec des institutions internationales, les couches démunies ne bénéficient que de 9,2% des dépenses de compensation des produits alimentaires. En outre, 20% de la population la plus pauvre ne bénéficient que de 15% des dépenses de compensation des hydrocarbures. Par ailleurs, les dépenses de la compensation destinées à l'énergie sont passées de 3,7 milliards de dinars en 2013 à 2,57 milliards de dinars en 2014. Les dépenses de compensation destinées aux produits alimentaires ont atteint 1 milliard de dinars en 2014. Meriem.Kh
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