Quel rôle pour le Conseil de la Concurrence ? Et quels rôles de l'arsenal de lois dont regorgent les codes et les textes en ce qui concerne la promotion de la concurrence en Tunisie. Ose-t-on parler aujourd'hui en Tunisie, d'un arsenal qui favorise la concurrence entre les différents acteurs économiques et qui règlement leurs relations. Ce fut un échantillon des quelques idées et sujets qui ont été traités aujourd'hui lors de l'Atelier national de travail sur l'étude approfondie sur les lois et les politiques de la concurrence en Tunisie. L'événement organisé à un hôtel de la banlieue nord de la Capitale, organisé par le ministère du Commerce et de l'Artisanat a connu une importante affluence de juges et d'hommes de droit, notamment de droit commercial et d'affaires. L'objet de l'Atelier a en effet été de discuter les résultats d'une étude élaborée sur la perception de la concurrence en Tunisie par un échantillon de 851 entreprises. L'étude qui est annuelle, essaye de détecter la perception des lois qui réglementent les activités économiques en Tunisie du point de vue de ce qu'elles permettent en matière de concurrence. Les résultats de l'étude, et à première vue, ne sont point encourageantes, puisque 82,2% des tunisiens ne « ont une faible ou modeste connaissance » des lois qui réglementent la concurrence dans le pays. Selon cette étude, 77% des tunisiens « respectent les lois et les réglementations commerciales », et à un taux de 86%, les tunisiens « sont convaincus du fait que les lois en vigueur sont bien respectées » et le taux de « satisfaction quant à l'exécution des lois » a même atteint les 90% auprès des hommes d'affaires consultés. En ce qui concerne l'élan de l'exécution des lois de la concurrence, les résultats de l'enquête ont surtout montré que 77% des tunisiens sont d'accord que le fait que « la loi est souvent ou très souvent est très bien appliquée » ceci avec la réserve qui a été soulignée concernant la différence ayant existé entre la perception des hommes de droit et ceux relevant du secteur public (d'accord à hauteur de 80%) et la perception des interviewés, relevant du secteur privé et qui ne sont d'accord qu'à la hauteur de 64%. Selon les élaborateurs de l'étude, le taux de satisfaction sur le rendement des organes qui veillent sur la concurrence en Tunisie, à savoir le Conseil de la Concurrence (CC) et l'Administration Générale de la Concurrence, est bonne. Le rendement général, souligne encore l'étude a eu un score de 3,1 sur 5 pour le CC, et le score de 3 sur 5 pour l'Administration Générale de la Concurrence. La compétence professionnelle du CC a eu un score de 3,3, alors que l'Administration Générale de la Concurrence a eu le score de 3,2. Tout au long des travaux de la journée, les participants à l'atelier n'ont essayé de soutenir l'idée quant à l'amélioration de l'environnement de la concurrence en Tunisie. A l'exemple de Khlifa Tounekti, Directeur de la Concurrence au sein du ministère du Commerce et de l'Artisanat qui a mentionné et à maintes fois « que l'environnement de la concurrence actuel de la Tunisie a permis une abondance des produits et des biens, comme il a permis au taux de l'inflation de baisser de plus de 8% durant les années 80% à moins de 4% actuellement ». De même pour Mohammed Kolsi, président du Conseil de la Concurrence qui a mentionné l'exemple de téléphones mobiles ou « aux milieux des années 1990, il fallait plus de 500 dinars pour pouvoir avoir un téléphone mobile, aujourd'hui et grâce à l'environnement de la concurrence qui règne, on peut avoir un téléphone à des prix très bas ». Ayant soutenu l'idée et la perception des biens faits des grandes espaces opérant en Tunisie, en considérant que le différentiel de 15% existant entre les prix offerts par ces espaces et les boutiques ordinaires « est bénéfique, surtout qu'il a favorisé une meilleure qualité » .Les participants à cet atelier ont certainement oublié que les lois de la concurrence en Tunisie n'ont favorisé que très peu de secteurs, ainsi d'autres secteurs, peut être bien plus importants dans la vie des Tunisiens, demeurent en situation de stagnation. Depuis de belles lurettes, et malgré des changements considérables dans le monde, les prix de l'immobilier, les prix des automobiles demeurent les mêmes, et aucun de ces lois de la concurrence n'a permis à faire baisser les prix.