Les acquis réalisés par la femme tunisienne qui représente 27% de la population active, reflètent l'importance de sa contribution à l'impulsion du processus de développement économique du pays. La situation de la femme chef d'entreprise, constitue, en effet, un exemple probant de la solidité des acquis réalisés, depuis plus de 50 ans, au profit de la femme tunisienne, devenue protagoniste incontournable dans le développement de l'économie nationale et la consolidation des attributs de la prospérité. Le nombre de femmes chefs d'entreprises est estimé actuellement à 10 mille, représentées par la Chambre Nationale des Femmes Chefs d'Entreprises (CNFCE), relevant de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). L'objectif assigné à cette structure, créée en 1990, est de développer les méthodes de gestion des entreprises et de participer au processus d'intégration de l'économie nationale à l'économie mondialisée, notamment à travers l'encouragement de la femme chef d'entreprise à utiliser les TIC dans les domaines de commercialisation et de gestion. Les résultats d'une étude stratégique lancée à l'initiative de la CNFCE, en collaboration avec le programme de Modernisation de l'Industrie (PMI) et qui a visé un échantillon de 96 entreprises sélectionnées sur la base de trois critères: le secteur d'activité, l'implantation régionale et la taille de l'entreprise, ont révélé que les entreprises gérées par des femmes se caractérisent par un dynamisme et possèdent de réelles opportunités de croissance. Il a y a lieu de rappeler que les entreprises enquêtées sont jeunes. La moitié ayant moins de 10 ans d'ancienneté, le tiers a entre 10 et 20 ans et seule une entreprise sur six a plus de 20 ans. Selon la même étude, ces entreprises qui se caractérisent par une productivité consolidée et une capacité de maîtrise des TIC, ont adopté une politique de gestion rationnelle et tablent sur un positionnement stratégique en adéquation continue avec la conjoncture économique. Une autre étude réalisée, en 2008, dans le cadre d'un projet régional (Tunisie, Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Liban et la Jordanie ), par le centre de la femme arabe pour la formation et la recherche ''Cawtar'' et un bailleur de fond international sur les spécificités et l'apport des entreprises gérées par des femmes au développement économique du pays concerné, a révélé qu'en matière de création d'emplois, les entreprises tunisiennes sont en tête. Cette étude qui a visé un échantillon de 1228 femmes des cinq pays concernés, révèle que 73% des femmes enquêtées ont démarré leur entreprise à zéro et 55% d'entre elles sont propriétaires exclusives de leurs entreprises. Les conclusions des deux études montrent que les entreprises gérées par des femmes sont jeunes, dynamiques et disposent d'un potentiel de développement élevé qui reste néanmoins tributaire de leur capacité à surmonter certains obstacles. Il s'agit notamment de renforcer leur adhésion aux différents mécanismes d'aides publiques, notamment le programme de mise à niveau, de garantir une meilleure exploitation du potentiel d'exportation mis en place en Tunisie et d'adopter des systèmes comptable et financier performants. De l'avis de tous les observateurs, le rôle des femmes chefs d'entreprises est appelé à se consolider à la faveur de la politique adoptée par la Tunisie, et particulièrement les programmes mis en place en vue de mettre à niveau leurs compétences professionnelles. De même, les champs de leurs interventions est appelé à être renforcer davantage, à la lumière de leur orientations vers des domaines innovants, outre l'adoption des nouvelles Technologies d'information et de communication et des méthodes de gestion innovantes qui ouvrent de réelles opportunités, particulièrement au niveau des exportations vers les marchés étrangers.