La surenchère immobilière dans les zones d'avenir repart de plus belle particulièrement dans la zone Les Jardins de Carthage (ex Ain Zaghouan). Véritable baromètre de l'évolution des prix, les ventes aux enchères de l'agence foncière d'habitation -AFH- permettent de tâter le pouls. Jeudi 10 mars, la vente s'est soldée, avec grande surprise, par une montée remarquable des prix de vente. Les surenchères ont dépassé parfois les 100%, contre 75% l'année dernière à l'occasion de la vente du 26 mai 2009, jugée alors exceptionnelle. Et pour cause, a priori, la mise à prix initiale trop élevée par rapport aux dernières opérations initiées par l'agence. Un avis partagé par les promoteurs immobiliers présents : des mises à prix commençant à 600/700 DT le m², contre 400 et 500 DT le m² lors des enchères précédentes. Cette surenchère a atteint à la fin 1005, 1350 et 1620 DT le m², soit un chiffre d'affaires de 25 MDT. Résultat : une charge foncière avoisinant les 600 DT par m² à bâtir, sans compter les frais d'adjudication (entre 5 et 7 %), les droits d'enregistrement (droit fixe ou 6%) et le droit de la CPF 1%. Cette montée vertigineuse, un record, aura un impact sur la charge foncière et par ricochet sur les prix de vente des appartements futurs. Aussi, 8 sur les 10 lots cédés ont été acquis par un seul promoteur ! Ladite séance a été également marquée par un rappel des nouvelles conditions de vente avec en l'occurrence l'interdiction de vente aux sociétés à participations étrangères. Un petit hic si l'on sait que certaines entreprises très actives sur la place comptent dans leur tour de table, directement ou indirectement, des actionnaires étrangers. Autre interrogation et non des moindres : Quelle sera la solution pour les sociétés cotées en bourse ? Une question à suivre de près… Rappelons qu'à l'annonce, il y deux semaines, des mises à prix, nombre d'observateurs ont montré leur inquiétude. Du côté de l'agence foncière, cette hausse des mises à prix s'explique par les coûts d'aménagement supplémentaires. Du coté des professionnels, la seule explication de cette hausse spéculative des prix de vente est la rareté de l'offre des terrains que l'AFH aurait dû combler en augmentant le nombre des lots offerts pour créer l'équilibre entre l'offre et la demande. Pour faire face à cette demande galopante, l'AFH, unique fournisseur de lotissements sur Tunis, ne manquera certainement pas de jouer son rôle de régulateur du marché en proposant une offre plus dense à des prix plus bas, selon un calendrier préétabli d'avance.