Le directeur général du premier groupe bancaire islamique « Al Baraka », Adnan Youssef, a déclaré dernièrement qu'il entendait développer son groupe sur le marché français, même si ce projet est suspendu aux changements attendus de la régulation française en matière de finance islamique. Le groupe attend avec impatience l'achèvement, par les autorités françaises, des ajustements du cadre légal et fiscal applicables aux produits bancaires islamiques. Adnan Youssef a, par ailleurs, dit espérer signer la semaine prochaine un accord portant sur la fusion de ses activités au Pakistan avec la banque Emirates Global Islamik, qui compte Emirates Investment Group (EIG) et Al Rajhi Investment Group parmi ses actionnaires. La nouvelle entité ainsi créée serait baptisée Al Baraka Bank Pakistan et disposerait de 560 millions de dollars d'actifs. La France a exprimé sa volonté, en octobre dernier par son ministre de l'Economie, Christine Lagarde, d'attirer les investisseurs islamiques et qu'elle prendrait bientôt de nouvelles mesures pour attirer les capitaux gérés selon la Charia. Les autorités françaises ont pris de premières mesures afin de modifier les règles fiscales sur les transactions financières. En outre, la France a établi des régimes fiscaux particuliers aux produits de finance islamique visant entre autres à éviter l'application de la TVA sur les mourabaha, un outil d'achat-revente. Al Baraka Bank tiendra profit de son introduction sur le marché français, compte tenu des cinq millions de musulmans qui résident actuellement en France. Le groupe Al Baraka possède notamment des filiales bancaires en Algérie et en Tunisie qui pourraient contribuer à l'implantation du groupe en France, en partenariat avec des institutions françaises. Al Baraka Banking Group est également l'initiateur du projet d'une méga banque islamique d'investissement d'un capital projeté de 10 milliards de dollars qui sera la plus grande banque islamique du monde. La crise financière actuelle présente une opportunité à ne pas rater afin d'intégrer de nouveaux marchés en occident. Après trois décennies, la finance islamique a connu un succès considérable et elle représente plus de 700 milliards de Dollars d'actifs (Standard & Poor's) ce qui représente près de 3% de la finance mondiale. En effet, Standard & Poor's Ratings Services estime que l'industrie financière islamique continuera de croître à deux chiffres dans un avenir prévisible, et à estimer son marché bancaire potentiel à 4188 milliards de Dollars, cette valeur peut être même supérieure si on prend en considération les parts de marché que peut avoir cette finance dans les pays non-islamiques touchant ainsi les non musulmans et en élargissant la cible avec une meilleure exploitation et présentation de ses produits et instruments. Au cours des cinq dernières années, Londres a offert à la finance islamique une opportunité pour permettre l'installation des institutions financières islamiques via les réglementations et les ajustements fiscaux, des licences pour cinq banques islamiques (quatre banques de gros et une de détail) et une licence d'assurance takaful, ainsi que l'ouverture de quelques Islamic Windows par des banques conventionnelles (estimé à environ 20 fenêtres) pour offrir des produits conformes à la Charia au Royaume-Uni. L'ABG (Albaraka Banking Group) a décidé de s'installer en Europe commençant par l'Italie, et d'ouvrir une start-up ou un bureau en France au cours de l'année 2009. Le groupe dispose des Sukuks cotés à Londres (prés de 18 Sukuks) et à Luxembourg (environ 14 Sukuks). Les Etats-Unis ont connu l'émissions de deux Sukuks le premier sous forme d'asset-based d'un montant de 110 millions de Dollars par l'entreprise Loehmann, en septembre 2004, et un deuxième sous forme d‘asset-backed par l'entreprise East Cameron Partners en Juin 2006 à cause de son besoin de financement de 166 millions de Dollars. Malgré que 2009 était l'une des années les plus difficiles pour les banques et institutions financières partout dans le monde en raison des répercussions de la crise financière mondiale, le premier groupe bancaire islamique, basé au Bahreïn, Al Baraka Banking Group BSC (ABG), a annoncé qu'il a réalisé une bonne croissance de ses bénéfices d'exploitation totaux de 8% et de 4% de son bénéfice net avant impôts et provisions. Cette croissance reflète les améliorations significatives, dans toutes les sources de revenu à l'arrière de la croissance soutenue de l'actif de 21%, croissance des dépôts et comptes de placement de 24%, hausse du financement et des investissements de 17%, hausse des actifs liquides de 21%, ainsi qu'une hausse du total des fonds propres de 12%, selon un communiqué publié jeudi 25 février, par le groupe dans lequel il a révélé ses résultats financiers pour l'année 2009.