Le dernier rapport d'examen limité, élaboré par les commissaires aux comptes de la Société Tunisienne des Industries Pneumatiques (STIP), a apporté du nouveau pour la situation de la dite-société et ce à travers des faits signalés par les co-commissaires. Messieurs Mohamed Zinelabidine Cherfi et Neji Hergli ont précisé qu'ils n'ont pas relevé de faits prouvant le non sincérité des états financiers intermédiaires de la STIP au 30 juin 2010. Les commissaires aux comptes ont indiqué par la suite que la note II.2 aux états financiers qui souligne l'existence d'une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son activité. Cette note indique que la société a accusé une perte nette de 7 452 226 DT pour la période de 6 mois close au 30 juin 2010, portant les capitaux propres arrêtés à cette date à la somme négative de 84 906 308 DT, soit 91 218 044 DT en deçà de la moitié du capital social. Le passif exigible était, au 30 juin 2010, supérieur de 118 448 836 DT à l'actif circulant et le passif total supérieur de 84 906 308 DT au total de l'actif. Par ailleurs, bien que la société ait établi un plan d'assainissement financier mis à jour pour la période 2008-2011, et en dehors des décisions prises par l'Assemblée Générale Extraordinaire du 30 juin 2008 prévoyant simultanément une réduction du capital motivée par des pertes de 29 454 768 DT par la réduction de la valeur nominale de l'action de 10 DT à 3 DT et une augmentation du capital en numéraire, non suivie d'effets, de 42 078 240 DT par émission de nouvelles actions de 3 DT chacune, la situation financière de la société n'a pas encore fait l'objet d'un assainissement. Les commissaires ont signalé que la société a déjà obtenu des accords de principe formels des banques pour adhérer au plan de restructuration et procéder au retraitement des engagements de la STIP. La société a, également, confié, depuis le 1er juillet 2009, à une banque d'affaires, une mission d'assistance et d'accompagnement pour la réalisation de sa restructuration et privatisation par ouverture de son capital à des investisseurs stratégiques. Le processus a été fondé sur le principe de l'indexation de l'abandon partiel des dettes bancaires à l'apport en numéraire des dits investisseurs stratégiques dans l'augmentation de capital. Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé le 16 avril 2010 et clôturé le 28 mai 2010 suite à une prorogation des délais de réception des dossiers. Il a fait l'objet de 9 réponses. La banque d'affaires a été, aussitôt, invitée à entrer en contact avec les intéressés pour sonder leurs opinions sur l'approche appropriée à suivre et les scénarios possibles pour la concrétisation de l'opération de restructuration et de privatisation et ce, avant de discuter avec les banques concernées pour convenir du schéma à adopter pour la finalisation du processus. Ces discussions devaient, selon le rapport des commissaires aux comptes, précéder l'élaboration du cahier des charges relatif à l'appel d'offres qui serait lancé au titre de l'opération de restructuration financière et de privatisation de la STIP. « Faute de concrétisation de la restructuration financière envisagée, des doutes importants pèsent sur la continuité d'exploitation. L'application des principes comptables généralement admise dans un contexte normal de poursuite des activités concernant notamment l'évaluation des actifs et des passifs, pourrait s'avérer inappropriée », selon le rapport. Les commissaires aux comptes ont signalé un autre point relatif à la note IV.2 aux états financiers dont le contenu indique que la société encourt un passif au titre des indemnités de départ à la retraite stipulée au profit du personnel en vertu des dispositions de l'article 57 de la convention d'établissement de la STIP. Ce passif, selon le rapport, « n'a pas pu être, toutefois, fiablement mesuré puisque tributaire de l'estimation de plusieurs paramètres aléatoires (taux de rotation du personnel, taux des départs anticipés à la retraite, table de mortalité, taux d'actualisation,…) et justifiait, conséquemment, qu'une information dans les notes soit fournie conformément au paragraphe 18 de la norme NC 14 relative aux éventualités et aux événements postérieurs à la date de clôture ». Des points à importance capital pour la STIP et dont la société doit apporter des éclaircissements surtout avec l'intention d'obtenir un bon partenaire stratégique pour le leader national des industries pneumatique.