Les organisateurs du salon du livre 2009 ont célébré, dimanche26 avril, en marge de cette manifestation culturelle traditionnelle, le centenaire de l'écrivain tunisien, le défunt Ali Douaji.La conférence, organisée, à cette occasion, a été marquée par plusieurs communications qui ont traité des spécificités de l'œuvre de cet écrivain (1909-1949). L'écrivain Ezzeddine Madani a évoqué le style de cet écrivain qui a privilégié l'ironie et le rire pour divertir le lecteur et le sensibiliser en même temps à l'âpreté de son vécu de dominé, voire de colonisé. Le professeur Sassi H'mam a traité de la dimension médiatique de la carrière de l'écrivain qui publiait ses écrits dans plusieurs revues dont la revue « Ezzaman » et « Ettataouar Al Ijtimai » (progrès social) avant d'éditer son propre journal « Sourour ». Le conférencier a rappelé que le défunt a à son actif une centaine de pièces théâtrales radio-diffusées et des textes chantés par des gloires de la chanson tunisienne à l'instar de Hédi Jouini, Sadok Theraya, Salah El Khemissi, Hassiba Rochdi et Fethia Khairi. Pour sa part le professeur Radhouane Kouni, président du club de la nouvelle littéraire a développé la dimension narrative et le réalisme de l'œuvre d'Ali Douaji qui s'est distingué par la description du quotidien des gens avec beaucoup d'humour et d'ironie. Abordant l'apport d'Ali Douaji au théâtre tunisien, le professeur Mohamed Mediouni, directeur de l'Institut supérieur de l'art dramatique a indiqué que les pièces de théâtre de l'écrivain n'ont pas bénéficié, jusqu'ici, de l'intérêt requis par les chercheurs tunisiens et recommandé de pallier cette insuffisance. Le conférencier s'est attardé sur l'image de la femme dans l'œuvre du dramaturge. Selon lui, la femme y est représentée comme une victime pâtissant de la pénibilité de son quotidien mais également comme une postulante à la révolte. Le poète Adam Fethi s'est intéressé à la dimension poétique de l'œuvre d'Ali Douagi et des liens d'amitié qui l'unissaient au poète Abou El Kacem Chebbi. Il a précisé, à ce sujet, que si Chebbi était le poète romantique féru de nature, Ali Douaji était le poète réaliste de l'urbanité et de la vie citadine. Il a ajouté que le poète Ali Douaji tenait à écrire en arabe dialectal aux fins de se rapprocher du peuple et de l'inciter à refuser le statu quo.