Lors d'une conférence de presse tenue, l'après midi du 22 janvier 2011, Messieurs Yadh Ben Achour, président de la commission supérieure de Réforme politique, Abdelfattah Amor, président de la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption et Taoufik Bouderbala, président de la commission nationale d'établissement des faits sur les abus durant la dernière période, ont répondu aux questions des représentants des médias nationaux et internationaux. En inaugurant cette conférence, M. Ben Achour a déclaré que les travaux de la commission supérieure de Réforme politique pourraient durer jusqu'à un an avec une priorité à la réforme du Code électoral, en ajoutant qu'il préfère un régime semi-présidentiel qui est en vigueur en Tunisie selon la Constitution de 1959, mais qui a été déformé dans la pratique à cause du pouvoir absolu de président déchu Ben Ali et de l'existence de fait d'un parti unique. Ainsi, cette commission révisera toutes les lois et tous les textes législatifs. Ces derniers qui ont été appliqués au service du pouvoir, de la domination, des discriminations et des exclusions. Pour la commission d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption, elle sera constituée d'experts indépendants, intègres, objectifs, honnêtes et compétents en matière de gestion publique, de comptabilité, des opérations bancaires, financières et douanières, de droit pénal, d'audit.., selon M. Amor. Toutefois, « la commission des droits de l'Homme des Nations Unies est la bienvenue en Tunisie et la commission est heureuse de composer avec elle ». Vis-à-vis de l'information lancée par la Radio nationale concernant les documents du Conseil constitutionnel qui ont été détruits, les présidents des trois commissions ont affirmé qu'aucun entre eux n'est au courant. Bien au contraire, M. Amor a mis l'accent sur le rôle primordial de cette commission qui consiste dans la préservation de tous les documents qui seront utilitaires pour mener les enquêtes. « Sans oublier que le Premier ministre m'a assuré que j'ai une carte blanche pour bien mener ma tâche », a ajouté le président de la commission. En ce qui concerne la commission nationale d'établissement des faits sur les abus durant la dernière période, son président a précisé qu'elle sera composée d'une dizaine de personnes (citoyens, magistrats, avocats, journalistes, experts.) et que les portes seront ouvertes devant toute personne susceptible de fournir des informations utiles. «Le Premier ministre m'a assuré de mettre à ma disposition tous les moyens nécessaires à la bonne continuité de ma mission », a, également, déclaré, M. Bouderbala. A signaler que le siège de cette commission est à l'ancien bâtiment appartenant à la Banque de l'Habitat sis à l'Avenue Khereddine Pacha à Tunis. En assurant le peuple tunisien, les trois présidents ont indiqué, que dans le cadre de leur mission, il n'y aura pas de lignes rouges et que toute personne, quelque soit son corps de métier, même les ministres et le Premier ministre, peut être entendue. En clôturant la conférence de presse, les présidents des commissions se sont contentés d'assurer qu'ils tiendront les médias au courant de tous leurs travaux concrets.