Alors que la censure n'a plus de place en Tunisie et rien n'est plus un tabou, c'est le moment ou jamais que les chiffres réels, les statistiques ainsi les enquêtes sociales et économiques, stockés dans les boites d'archives des autorités nationales, doivent être révélés et rendus public. L'observatoire national de la jeunesse a pris l'initiative et son Directeur Général, M. Brahim Oueslati, a annoncé et pour la première fois, dans une déclaration accordée au journal « La Presse », les chiffres jamais annoncés du chômage, notamment ceux se rapportant aux jeunes. Ainsi, selon le DG, le taux de chômage chez les jeunes âgés de 18 à 29 ans a atteint 29,8% en 2009, il était de 24% en 2004, alors qu'on parle d'un taux de chômage général qui ne dépasse pas le 14% en Tunisie ! Ce taux s'avère être, particulièrement, très élevé chez les diplômés de l'enseignement supérieur atteignant les 44,9%, alors que le chiffre cité officiellement fait état uniquement de 22,5% de chômeurs parmi les diplômés de l'enseignement supérieur à l'échelle nationale, continue M. Oueslati. Ce taux, qui a quasiment doublé en dix ans, passant de 22,1% en 1999 à 44,9% en 2009, est la conséquence, d'un système d'enseignement supérieur davantage axé sur le quantitatif que sur le qualitatif, enregistrant des taux très élevés de réussite à tous les niveaux, et qui, chaque année, décerne des centaines, voire des milliers de diplômes, ne reflétant pas le niveau réel des jeunes étudiants, explique le directeur général de l'Observatoire national de la jeunesse. Une première initiative qu'on espère qu'elle soit suivie par d'autres notamment les réalités cachées au sein de l'Institut National de la Statistique.