Quel impact aura la débâcle financière sur les mégaprojets en Tunisie ? Stand by ou maintien des investissements dans les délais prévus ? Autant de questions qui préoccupent mais un seul constat à l'horizon : nos mégaprojets se portent bien. La Tunisie continue et continuera d'intéresser les investisseurs étrangers. A l'heure où le flou règne au niveau international sur la concrétisation de bon nombre de mégaprojets annoncés dans plusieurs pays dans le monde, en Tunisie on semble loin de ce scénario. Les responsables sont unanimes : « ces mégaprojets ne seront pas ajournés ». Aujourd'hui, le pays offre un environnement politique et économique propice à la réussite de ce type de projets. Aujourd'hui, plusieurs signes positifs confirment cette vision. Les mégaprojets annoncés sont une aubaine pour le pays. Lesquels projets devront booster les investissements directs étrangers, accélérer la croissance et créer des emplois. Les mégaprojets se multiplient. Avec plus de 50 milliards de dinars au cours des prochaines années (111% du PIB 2007), ces mégaprojets contribueront de manière significative à soutenir l'économie tunisienne et à la hisser davantage comme plaque tournante et moteur de la croissance dans la région. Parmi ces mégaprojets, Tunis Sports City. Promu par le colosse émirati Bukhatir Group, ce projet avance à pas sûrs. En témoigne, le coup d'envoi de trois académies sportives (athlétisme, natation et football). S'y ajoute la première phase du projet baptisé Cedar. Cette première phase résidentielle baptisée donc Cedar sera réalisée sur deux ans et comprendra 49 grandes villas de luxe, deux villages résidentiels et dix tours. Tunis Sports City cité sportive aux allures grandioses prévue aux berges nord du Lac de Tunis et totalisant un investissement de 5 milliards de dollars. Le complexe qui s'étendra sur 255 hectares, sera découpé en trois zones : une première zone de 36 hectares consacrée à la formation de jeunes sportifs tunisiens et étrangers, une seconde zone de 100 hectares réservée à l'aménagement d'un terrain de golf de 18 trous et une troisième zone de 120 hectares où seront aménagés des unités hôtelières de luxe, des résidences, des centres commerciaux, des écoles, des cliniques privées ainsi que des aires de jeux. Autre projet, figure « la Porte de la Méditerranée ». Visuellement, il s'agit du plus audacieux du vaste programme immobilier qui va transformer la rive sud du Lac de Tunis. Ce projet grandiose du groupe émirati Sama Dubai (société internationale de promotion immobilière et d'investissement relevant de Dubai Holding) sera édifié sur 1.000 hectares, engagera 25 milliards de dollars (environ 30 milliards de dinars). La Porte de la Méditerranée est un mégaprojet intégré comprenant des composantes à vocation économique et touristique. Le style architectural de la ville sera une fusion entre le style traditionnel tunisien et celui méditerranéen. Les travaux préliminaires d'infrastructure ont bel et bien commencé. Dans une première phase, 16 immeubles seront construits totalisant 470.000 m2 pour une enveloppe de 1,3 milliard de dollars. Parmi les autres mégaprojets, celui de « Bled El Ward » ou la ville des roses, un projet touristico-immobilier implanté à la Sebkhat d'Ariana et aux confins de la Soukra. Promu par le groupe émirati, Al Maabar International Investments Company, cette nouvelle ville, couvrira une superficie de 5.000 hectares. Elle propose entre autre une cité de santé de classe internationale, des espaces touristiques de loisirs, de commerces et de sport en plus des résidences, des parcs et des espaces verts. Dans la liste des mégaprojets, figure également celui du Port Financier de Tunis, le premier centre financier offshore d'Afrique du Nord, promu par Gulf Finance House, banque islamique leader dans la région du golfe. Outre la composante financière, le mégaprojet prévoit une marina, un complexe commercial et résidentiel, villas, terrain de golf, stade et business school. Autres mégaprojets et non des moindres, ceux de Taparura, un projet ayant pour vocation de réconcilier la ville de Sfax avec la mer, le projet éco touristique du groupe Preatoni prévu tout au long du littoral de Cap Serrat (gouvernorat de Bizerte) jusqu'à la plage de Zouarraa (gouvernorat de Béjà) et comprenant des stations balnéaires, des marinas, des résidences, des hôtels, des centres de loisirs,… A cette liste, s'ajoutent d'autres mégaprojets tel le projet El Quossour de Hergla prévu sur une superficie de 442 hectares dans la région de Hergla comprenant 4.000 résidences, 6 hôtels de luxe, des centres de loisirs, un yacht club, un terrain de golfe,… Parallèlement, d'autres mégaprojets sont prévus à l'instar de celui de l'île de Zembra (complexe touristique environnemental et sanitaire par un investisseur chinois) ou encore celui prévu à Dougga fruit de la coopération tuniso-française, piloté par le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. Un mégaprojet touristique ayant pour objectif d'exploiter et de mettre en valeur toutes les spécificités culturelles patrimoniales et naturelles de la région. Quid des perspectives ? Loin de la déroute internationale, le marché reste prometteur et augure de belles perspectives. Pas de tassement donc des ventes en vue ni de crise annoncée notamment dans certains villes et plus précisément dans certaines zones tout particulièrement. Maintien des prix en hausse ? Les prix vont-ils grimper encore? C'est la question qui taraude tous les esprits : professionnels, promoteurs, banquiers, et à l'évidence acquéreurs,… Pour l'heure, aucune réponse exacte ne peut être avancée. Seulement, tout porte à croire que les prix sont maintenus. Cette tendance résulte d'une part de l'urbanisation galopante, du renchérissement des coûts de construction et de la question récurrente liée à la rareté du foncier. En effet, la raréfaction des opportunités foncières dans les grandes villes accentue cette tendance. Etant très convoités par les promoteurs, les terrains ne cessent d'engendrer les surenchères atteignant ainsi des prix élevés. Autre facteur lié à l'augmentation, la construction par certains promoteurs de biens « peu ou pas » adaptés aux besoins des usagers. Globalement, le rythme des transactions immobilières a été maintenu dans certaines zones. Les prix ne reculent pas pour autant. Les disparités existent encore entre les différentes villes. Côté offre, les projets immobiliers vont bon train particulièrement dans certaines zones sollicitées. Mieux, dans ces zones en question, aujourd'hui, l'immobilier surfe encore sur une belle vague.