Près de 45 milliards de dollars de projets annoncés par les investisseurs du Golfe en Tunisie, au cours du régime de l'ancien président, Zine el Abidine Ben Ali, ont été annulés ou échoués à progresser au-delà des phases de la construction initiale. Tunis Sports City, un complexe de 5 milliards de dollars d'équipements sportifs, des appartements, magasins et bureaux, lancé en 2006 par le groupe émirati Bukhatir, a sans doute ralenti le progrès des sociétés du Golfe à investir dans d'autres projets tunisiens. Bien que la première phase du projet se poursuive avec les travaux d'infrastructure, son siège, un squat, la construction en miroir vitrée sur le côté nord du lac de Tunis, il demeure que l'achèvement des travaux de ce site se terminera après cinq ans de la date initiale fixée ! « Je pense que nous allons attendre un an et demi ou deux ans pour que les choses reviennent à notre propriété, notamment après les derniers événements et agitations qu'a connu la Tunisie. On attend que les choses commencent à reprendre », a déclaré un employé dans le projet Tunis Sports City au site « thenational.ae ». Notons ainsi que les bureaux de Bukhatir dans les Emirats arabes unis n'ont pas répondu à des interrogations sur l'état de l'avancement de ce projet. Quant au Port Financier de Tunis, un projet de 3 milliards de dollars, lancé par la Gulf Finance House de Bahreïn sur plus de 500 hectares près de la banlieue de Tunis du Raoued, il a été également abouti à rien depuis son lancement en 2008. Esam Janahi, PDG de Gulf Finance House, a déclaré en décembre 2010 que le groupe veut exploiter « le potentiel économique impressionnant de l'économie tunisienne ». Mais jusqu'au moment, il n'y a rien !! Le chef du projet du Port Financier de Tunis, Imad Nesnas, a déclaré que malgré l'absence d'évolution, le projet est encore sur la bonne voie. Le terrain avait été acquis, dit-il, et deux contrats pour concevoir et superviser la construction d'infrastructures ont été attribués l'an dernier. Le schéma proposé des routes et autres infrastructures est maintenant en attente de l'approbation des autorités de la ville. Pendant ce temps, Al Maabar International Investments Company a annoncé l'annulation de son projet, le plus grand sur le continent africain, Bled El Ward (la ville de Roses), implanté sur les rivages nord de la capitale tunisienne, de la Sebkha Ariana jusqu'aux côtes de Raoued. Le projet s'étend sur 5000 ha et ses investissements sont estimés à 10 milliards de dollars. De même pour le mégaprojet Sama Dubaï, lancé par le groupe émirati, Sama Dubaï, la société internationale d'investissement et de promotion immobilière relevant de Dubaï Holding. L'investisseur a annoncé sa volonté de construire une ville nouvelle sur les berges du lac sud de Tunis pour 25 milliards de dollars. Mais en 2009, l'investisseur a sorti de ses 25 milliards de dollars ! Pour Emaar Properties PJSC, une entreprise de développement dans les Emirats arabes unis filiale du groupe Emaar, elle a également annoncé un projet de 1, 88 milliard de dollars en 2008, qui a été annulé par la suite. En effet, la révolution de la Tunisie et de l'Egypte a fait un trou important dans les économies des pays de l'Afrique du Nord faisant même fuir de nombreux touristes étrangers et investisseurs. Selon quelques estimations, la révolution avait perdre à la Tunisie entre 5 et 8 milliards de dollars de l'activité économique du pays durant le mois de février. Par ailleurs, Moncef Cheikhrouhou, un économiste tunisien qui enseigne à l'HEC de Paris, a lancé un appel post-révolutionnaire aux investisseurs du Golfe et aux fonds souverains pour qu'ils renouvellent leurs investissements dans la nouvelle Tunisie. « L'investissement dans la transition, est rentable mais à long terme. », a-t-il ajouté.