« La grève n'a pas de but lucratif, nous voulons seulement protéger le prestige de notre pays et l'argent du peuple tunisien », a déclaré M. Mongi Ben Mbarek, secrétaire général du syndicat des employés de Tunisie Telecom. Selon M Ben Moubarek, la grève, lancée du mardi 12 avril à 19h au jeudi 14 avril 2011, peut se prolonger jusqu'au lundi 18 avril si les revendications ne sont pas satisfaites. Une série de réclamations a été présentée par le syndicat de Tunisie Telecom : En premier lieu, ils exigent l'application immédiate de l'accord signé le 9 février entre Tunisie Télécom, le ministère des Technologies de la communication, l'Union générale tunisienne du travail, l'inspecteur général du travail et la commission supérieure de conciliation. L'article 10 du procès-verbal stipule l'arrêt du personnel travaillant selon des contrats à durée déterminée et percevant des rémunérations dépassant la grille des salaires du statut de l'entreprise. M. Ben Mbarek a souligné que les 63 agents contractuels sont répartis en deux catégories. La première regroupe 45 agents recrutés en dehors de l'entreprise dans des fonctions conformes à la liste de classification de celles du statut des agents de Tunisie Telecom et ne peuvent pas être classés en tant qu'experts ou ayant des compétences nécessaires à l'entreprise. La deuxième catégorie est composée d'agents permanents de l'entreprise. Ils ont présenté leur démission à la demande de la direction générale qui les a recrutés de nouveau en tant que contractuels aux mêmes grades et fonctions mais avec des salaires mirobolants. «L'article 112 du statut des agents de TT interdit le recrutement d'un agent après sa démission » a-t- il précisé. Les syndicats ont réclamé également la nomination de nouveaux représentants du Conseil de direction. Selon M. Ben Mbarek, le conseil de direction actuel a été désigné par l'ancien régime. « Il faudra nommer de nouveaux représentants capables de protéger l'entreprise», a-t-il ajouté. Les grévistes demandent enfin, dans le but de défendre le prestige de la Tunisie, la révision du contrat passé avant le 14 janvier entre l'Etat et l'actionnaire émirati. En effet, Tunisie Télécom est une entreprise publique. L'Etat détient 65% du capital, le reste de 35% est acquis par l'associé émirati désigné par l'ancien régime. Le contrat lui accorde de larges pouvoirs de décision qui gênent la bonne marche de l'entreprise. De multiples réunions sont tenues, entre les syndicats, la direction générale, le secrétariat d'Etat aux technologies et le ministère des Affaires sociales, sans réussir à aboutir une solution. Les grèves se poursuivent chez Tunisie Telecom et personne ne connaisse le destin de cette société !