« On ne doit pas se permettre une année blanche en matière de tourisme », a indiqué M. Habib Ammar, directeur général de l'ONTT, lors d'un point de presse tenu samedi, 07 mai 2011 pour lancer la nouvelle campagne de relance du tourisme pour l'été 2011. Le secteur touristique souffre encore. La régression continue et les chiffres sont à la baisse par rapport à l'année précédente. « Il faut sauver la saison. Il ya un seuil minimal à réaliser en cette année. On doit rebondir en 2012 et reprendre dés l'année 2013 », a indiqué M. Ammar. « Une année blanche en 2011 peut casser le tourisme pour des années », a t-il ajouté. 28 hôtels et 2 agences à Kasserine et Gabès ont été fermés. Au cours des quatre premiers mois de l'année 2011, les recettes touristiques ont atteint 399,3 millions de dinars, soit une baisse de 47,7% par rapport à la même période de l'année 2010. Les entrées globales ont accusé une baisse de 41,8 %. Tandis que celles des nuitées globales ont marqué une baisse remarquable de 53,7%. La baisse est expliquée par plusieurs événements survenus en ce début d'année, à savoir, la Révolution tunisienne, égyptienne, yéménite, syrienne et l'émigration clandestine vers l'île de Lampedusa. A cela s'ajoute l'attentat meurtrier de Marrakech et la guerre en Lybie qui a provoqué l'entrée de 200 000 réfugiés sur le sol tunisien. Tous ces événements ont aggravé la situation en Tunisie : « Le tourisme n'est pas seulement la responsabilité du ministère du Tourisme, mais plutôt la responsabilité de tous les Tunisiens qui sont appelés aujourd'hui à contribuer d'une façon plus significative à sauver le secteur », a indiqué M. Ammar. La volonté politique n'a pas été suffisante durant la dernière décennie pour prendre des mesures efficaces et rigoureuses. On souffre des mêmes lacunes. La mauvaise structure du secteur est toujours embarrassante. Le secteur touristique contribue de 7 à 8% au PIB du pays et peut atteindre 13% dans les prochaines années. Il emploie près de 400.000 emplois directs et indirects touchant ainsi 12% de la population active. Le secteur représente également 5,2 % des exportations des biens et services et couvre 56 % du déficit de la balance commerciale. De cela émane la nécessité d'une meilleure pénétration de la destination Tunisie sur les marchés émetteurs par des actions marketing plus agressives.