L'Afrique du Sud accueille pour la deuxième fois de son histoire une phase finale d'une Coupe d'Afrique des Nations (CAN), après celle organisée en 1996, quelques années après l'abolition du système de l'apartheid et le retour du pays sur la scène continentale. La présente 29ème édition connaîtra quelques absences de taille. Il s'agit essentiellement de l'Egypte et du Cameroun. L'Egypte, qui détient le record des trophées remportés, 7 au total, a été incapable de se qualifier une deuxième fois de suite à une phase finale de CAN après son échec d'atteindre celle de 2012, organisée en Guinée Equatoriale et au Gabon. De même, les Lions Indomptables, qui ont à leur actif quatre titres continentaux ne sont pas parvenus à avoir une place en Afrique du Sud après avoir perdu de leur superbe d'antan. Ceci pour les absents. Quant aux présents au pays de Mandela, la Côte d'Ivoire avec sa pléiade de constellations fait figure, comme à l'accoutumée d'archi-favori. En effet, les Drogba, Gervinho, Kalou, Touré, Jardel et autres tenteront de décrocher, sous la houlette du Franco-tunisien Sabri Lammouchi, le plus prestigieux des titres africains, qui leur échappe depuis 1992, après que cette génération dorée ait échoué à maintes reprises à s'adjuger le titre (deux finales perdues en 2006 et 2012). Toutefois, la Cote d'Ivoire évoluera dès le début dans des conditions délicates. En effet, les coéquipiers de Drogba ont hérité du groupe le plus relevé avec la Tunisie, l'Algérie et le Togo (Groupe D). Les formations maghrébines, ayant gagné une seule fois le titre continental à domicile (1990 pour l'Algérie et 2004 pour la Tunisie), disposent d'une longue tradition dans cette joute africaine. Les deux sélections nord-africaines tenteront de jouer le rôle d'outsider, chacune à sa manière. La Tunisie, bien que ne possédant pas dans ses rangs de joueurs talentueux capables de remporter un match à eux seuls, comptera sur son collectif et sur sa maturité tactique pour surmonter les écueils dressés sur son chemin, le tout sous l'égide d'un sélectionneur qui évoluera en terrain qui ne lui est pas méconnu, dans la mesure où Sami Trabelsi avait déjà atteint la finale de la CAN 1996 en tant que joueur avec les Aigles de Carthage. Bien que souffrant de plusieurs lacunes, il n'en demeure pas moins que l'équipe de Tunisie tentera via le talent de Youssef M'sakni, la solidité du défenseur Aymen Abdennour et la combativité de Wissem Yahia, de décrocher son billet de passage au second tour, où tout devient possible sur un match. Les Fennecs, de leur côté, essayeront de répondre présents en comptant faire parler leur engagement et leur détermination ainsi que leurs technicité, à l'instar de Foued Kadir, le nouveau sociétaire de l'Olympique de Marseille, ou de Lacen qui évolue dans la Liga Espagnole (Getafe). La quatrième équipe du groupe, le Togo, jouera les trouble-fêtes en présence de sa star Adebayor dont la participation est restée incertaine jusqu'à il y a quelques jours. Les Eperviers, conduits par l'ex-international tricolore Didier Six, auront fort à faire devant les autres sélections du "groupe de la mort". Outre les Eléphants, nous trouvons les éternels favoris, les Blacks Stars du Ghana. Détenteurs de quatre titres également et considérés comme possédant une grande technicité mélangée à une condition physique époustouflante, les Ghanéens sont de sérieux candidats au titre. Le pays organisateur, l'Afrique du Sud, n'est plus cette équipe qui a surpris le continent en 1996 par son jeu alléchant et ses prestations extraordinaires. Une équipe presque moyenne, qui brille plus de mille feux mais qui peut compter sur le soutien de son public ô combien prestigieux en terre africaine. Les «Bafana Bafana» ont été versés dans le groupe "A" en tant pays organisateur à côté du petit poucet, le Cap Vert, les très athlétiques angolais et les outsiders de toujours, les Lions de l'Atlas. En effet, le Maroc, qui a déjà décroché le trophée africain une seule fois, en 1976, en Ethiopie, tentera de faire bonne figure et d'aller le plus loin possible dans ce tournoi, et surtout de préparer la prochaine édition 2015 qui se déroulera sur son sol. Sous sa direction, le sélectionneur Rachid Taoussi, à la tête de l'équipe depuis quelques mois, après l'éviction du Belge Eric Gerets, se veut «optimiste tout en gardant les pieds sur terre», privilégiera une ossature locale à travers huit joueurs qui évoluent dans le championnat marocain encadrés par quelques professionnels à l'instar du solide défenseur d'Udinese (Série A italienne) Mehdi Benatia, et de l'attaquant du club espagnol de Grenade, Youcef El Arabi. A côté de l'archi-favori ivoirien, il existe toujours les favoris traditionnels représentés par le Ghana et le Nigeria, deux Grands d'Afrique habitués à jouer les premiers rôles quelque soit leur état de forme du moment. De même, le champion sortant, la Zambie tentera, sous la houlette de «son renard d'entraîneur Hervé» de poursuivre sur sa lancée et de rééditer l'exploit en rempotant le trophée. Peu évident mais tout demeure possible.