"Mazembe a changé d'entraineur. Diego Garzitto prônait une défense avancée alors que Lamine N'daye cherche l'équilibre entre l'attaque et la défense. Et c'est là le plus grand changement par rapport à l'équipe que nous avions rencontrée en phase de poules". Faouzi Benzarti , l'entraîneur de l'Espérance Sportive de Tunis se méfie du nouveau Tout-Puissant revu et corrigé par le technicien sénégalais, arrivé à Lubumbashi au lendemain de la correction subie à Radès (3-0) par le champion en titre au mois d'août dernier. "Déjà, au match aller chez eux, nous aurions pu l'emporter, se souvient-il. Darragi a eu deux occasions nettes de scorer, Michael une, Traoui aussi. Faites le compte. On était sortis battus (2-1) chez eux. Mais si nous avions traduit en but une ou deux parmi ces occasions, nous serions sortis vainqueurs. Leurs lignes arrière avancées nous avaient en fait énormément facilité la tâche. Mais il faut tenir compte du fait que Mazembe va chercher dimanche prochain à attaquer et à faire le jeu. Résultat: cette fois, ils n'ont pas le choix; ils seront contraints de se découvrir et de laisser des espaces que nous allons nous employer à exploiter. Au Congo, il est vital de marquer au moins un but dans la perspective du match retour à Radès où l'Espérance ne rate jamais ses sorties", analyse le technicien expérimenté qui avait déjà conduit le club de Bab Souika (le quartier de Tunis, fief du club Sang et or) à une victoire dans l'ancienne Coupe d'Afrique des clubs champions. C'était en 1994.Depuis, les Tunisois ont raté par deux fois l'assaut au titre continental le plus prisé. Deux finales, deux grosses déceptions : en 1999 devant le Raja de Casa (défaite aux penalties), et en 2000 contre les Ghanéens d' Hearts of Oak. "Pas besoin de motiver les joueurs dans ce genre de situation, insiste l'ancien coach de l'équipe de Tunisie lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations en Angola (élimination dès le premier tour avec un maigre bilan de trois nuls). "Il faut se garder d'installer chez les acteurs un trop-plein de motivation qui peut se révéler à l'arrivée nocif. L'Espérance a constamment démontré en tout lieu et en tout temps un bel esprit sportif et un respect de la charte sportive. Nous ne tomberons jamais dans le jeu violent et agressif. On veut se montrer de vrais guerriers, sans excès", insiste Benzarti qui pourra compter dimanche au stade de la Kenya de Lubumbashi sur la totalité de son effectif. En effet, le latéral gauche Khalil Chammam, blessé contre Al Ahly d'Egypte, le gardien Wassim Naouara et l'attaquant Khaled Ayari , touchés lors du dernier match de championnat remporté (3-1) par le leader du championnat de Tunisie contre le Club Sportif Sfaxien sont tous rétablis. Tout comme le latéral droit Aymen Ben Amor, qui a perdu sa place depuis quelques semaines en faveur du Ghanéen Harrisson Afful. Depuis le début de semaine, c'est à Monastir, sa ville natale, que Benzarti a emmené ses troupes effectuer le stage de préparation. Un choix qui a souvent porté chance aux copains du capitaine Oussama Darragi :"Le facteur récupération me semble très important à ce stade de la saison, analyse Benzarti. Monastir offre un centre de thalassothérapie parmi les meilleurs au monde. De plus, la concentration dont nous avons besoin, nous la trouvons ici loin des sollicitations du public et des médias à Tunis. Monastir nous a portés chance par le passé. Nous espérons qu'il en sera ainsi cette fois également", avance-t-il. Les sportifs tunisiens ont suivi avec curiosité et optimisme mercredi le tirage a sort du Mondial des clubs, prévu du 8 au 18 décembre aux Emirats Arabes Unis. Le représentant africain a tiré les Mexicains de Pachuca en quarts de finale le 10 décembre. Ils veulent y voir un clin d'oeil du destin puisque, en 2007, à Tokyo, le représentant du continent noir était alors tunisien, en l'occurrence l'Etoile Sportive du Sahel qui venait de détrôner le tenant, Al Ahly d'Egypte. L'Etoile avait éliminé la même formation de Pachuca en quarts, avant de tomber face aux Argentins de Boca Juniors en demi-finale.