Mercredi et jeudi derniers, vingt victimes ont été écoutées par les enquêteurs, à raison de deux heures pour chacune. Du nouveau au sein de l'IVD: un directeur de la communication et de l'information. Pour le directeur exécutif, un nouvel appel à candidatures sera lancé prochainement. Au sein de l'Instance vérité et dignité, on est enfin entré dans le concret, au niveau du siège central situé à Montplaisir. Mercredi 27 et hier jeudi 28 mai, les enquêteurs ont entamé, comme annoncé, les séances d'écoute des victimes venues déposer leurs témoignages. Jusqu'à hier, ils étaient vingt victimes (5 le mercredi et 15 le jeudi) à avoir rencontré 5 enquêteurs pour leur dire ce qu'ils ont sur le cœur. On tablait sur l'ouverture de 25 bureaux d'écoute avec 25 enquêteurs. Malheureusement, l'on s'est contenté de cinq bureaux et de cinq enquêteurs qui ont consacré deux heures à chacune des victimes. On apprend de source informée auprès de l'IVD que les enquêteurs «ont négocié avec les victimes la possibilité d'enregistrer leurs dépositions sur des cassettes vidéo, comme le prévoit le règlement intérieur de l'Instance». Qu'en est-il pour les 20 autres bureaux d'écoute qui n'ont pas été ouverts à temps comme l'a promis Sihem Ben Sedrine, présidente de l'Instance ? La même source précise : «La présidente s'est engagée à ce que les 20 bureaux restants soient opérationnels dans les 15 prochains jours. Seulement, il paraît qu'il est très difficile que cette promesse soit tenue». Enfin, un directeur de la communication Sur un autre plan, l'organisation administrative de l'Instance continue à souffrir de l'absence (qui s'est trop prolongée) du directeur exécutif qui devait être choisi dans les six mois qui suivent la mise en place de l'Instance. Malheureusement, le Conseil de l'Instance vient de rejeter le dossier du seul candidat qui a répondu à l'appel à candidatures lancé il y a quelques mois. Un nouvel appel à candidatures sera lancé dans les jours à venir. En contrepartie, l'Instance s'est dotée d'un directeur de communication et d'information. Il s'agit du communicateur Anouar Moalla qui a déjà occupé cette fonction dans plusieurs institutions. Du côté des organisations de la société civile observant l'action de l'IVD, on s'attend «à ce que la nomination d'Anouar Moalla contribue à dissiper le climat d'opacité et de flou caractérisant les rapports entretenus par l'Instance avec ceux qui suivent son action et puisse concrétiser la fameuse stratégie communication ouverte promise par Sihem Ben Sedrine». Il semble que la communication au sein de l'Instance a déjà changé puisque sur le site web de l'IVD, on découvre la publication des noms des candidats aux postes de coordinateurs régionaux de Sfax et de Sidi Bouzid, «répondant ainsi aux demandes des associations de la société civile qui appellent à ce que les noms des candidats soient révélés pour que les oppositions puissent être déposées dans les délais prescrits (5 jours)».