Grâce à son sens du perfectionnisme, la femme a souvent été performante dans le domaine entrepreneurial L'association tunisienne pour l'entrepreneuriat et l'essaimage «Alyssa Incubator» a organisé, récemment, à la Cité des sciences de Tunis, la troisième édition de l'événement «Bravo les femmes !», un événement qui a pour finalité de mettre en exergue le mérite de la femme tunisienne entrepreneure. Qu'elle chapeaute une grande entreprise ou qu'elle démarre timidement mais fermement une très petite entreprise, la femme puise la volonté et la persévérance dans son sens inné du détail et de son aspiration à parfaire ce qui lui tient à cœur pour aller de l'avant et évoluer. Monter un projet constitue un défi d'ordre professionnel à portée à la fois économique, sociale et morale. Il est indubitable que la performance entrepreneuriale féminine joue un rôle capital dans le domaine de l'entrepreneuriat et de l'investissement. M. Ridha Hanchi, directeur de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), n'a pas manqué, lors de son intervention, de saluer l'engagement confirmé de la femme à soutenir efficacement le développement socio-économique et à contribuer au confort et à l'autonomie matérielle de sa famille. Aujourd'hui, les Tunisiennes bénéficient de 34% de l'ensemble des crédits accordés par la BTS. Un taux qui promet d'évoluer positivement en raison de la fiabilité de la femme tunisienne en tant de promotrice mais aussi en tant que cliente disciplinée et digne de confiance. Le responsable indique que le taux de croissance des crédits accordés à la femme va crescendo, ce qui ne tardera pas à hisser la part de la femme aux crédits au seuil de la parité. Les TPE : ça promet ! Le responsable a attiré l'attention sur l'importance des très petites entreprises (TPE) dans la dynamique socio-économique. Les TPE assurent, en effet, l'équilibre socio-économique entre les catégories sociales via la création de sources de revenus et, par conséquent, la réduction du taux de pauvreté. Elles permettent, en outre, «de fixer les populations dans leurs régions respectives et de développer les activités aussi bien traditionnelles que modernes, spécifiques aux régions », a-t-il souligné. Convaincue par l'importance de booster l'implantation des TPE, et apportant une réponse favorable aux demandes de microcrédits rejetées par le système bancaire conventionnel, la BTS ne cesse de hisser les plafonds des crédits pour atteindre actuellement 150 mille dinars pour les futurs entrepreneurs diplômés du supérieur et un plafond de 100 mille dinars pour les entrepreneurs non diplômés. «Nous faisons de notre mieux pour atteindre l'objectif escompté, celui de développer au mieux certains secteurs comme l'artisanat, l'agriculture, etc. Pour accorder les crédits, nous ne nous limitons pas, dans notre étude, à un modèle standard car chaque projet est un cas particulier», explique le responsable. «Nous savons et nous pouvons !» La rencontre a permis à un nombre représentatif de femmes entrepreneures de faire part de leurs success stories et de leurs parcours respectifs dans la vie entrepreneuriale. Mme Mouna Tayachi est chef d'entreprise spécialisée dans l'extraction des huiles essentielles à partir des plantes. Elle prend le micro, confiante en elle-même et déterminée à diffuser auprès de l'assistance un message d'espoir et d'encouragement. «J'étais une simple femme au foyer et acceptais mal ma condition de femme passive. Je voulais monter un projet et sortir définitivement du cercle vicieux de la routine. Mais je ne savais pour quel projet opter. Mon mari m'encourageait à aller de l'avant. Ce qui m'a permis de réaliser mon rêve», a-t-elle indiqué. Mme Tayachi s'était rendue un jour au bureau de l'emploi. Là, elle a été accueillie par des agents qui lui avaient demandé si elle voulait créer un projet. Elle a répondu par l'affirmative et a rempli un formulaire. Quelques semaines après, elle a été contactée pour participer à une session de formation sur l'entrepreneuriat. «D'une femme dégoûtée et déprimée, je suis devenue une femme pleine de vie et d'ambition. J'ai bénéficié de l'encouragement aussi bien de ma famille que des bailleurs de fonds. Je tiens surtout à dire aux femmes, poursuit-elle, qu'il faut exclure les idées démotivantes du genre «Je ne sais pas», ou encore «je ne peux pas». Non ! Nous savons et nous pouvons ! Nous ne sommes pas les moitiés des hommes. Nous sommes Tout». Réussir la concurrence Mme Abir Ghamgui était aussi une femme au foyer. Diplômée de la faculté de Sfax et spécialisée dans l'industrie cosmétique, elle a choisi de mener sa vie de maman et de promotrice. Aussi, a-t-elle entamé, en 2012, toutes les démarches nécessaires pour la création d'une entreprise spécialisée dans la fabrication des produits cosmétiques à base de produits naturels et biologiques. «Il m'a fallu deux ans de formation, d'étude de faisabilité de mon projet, d'initiation à la gestion, à la finance et à l'aspect juridique, bref à toutes les composantes indispensables à la vie entrepreneuriale. Monter un projet implique patience, compétence académique mais aussi une formation et un apprentissage sur le tas», indique-t-elle. En 2014, la société de Abir a, enfin, vu le jour. Une fois son projet sur les rails, cette jeune femme entrepreneure n'a qu'un objectif : réussir la conquête des marchés aussi bien national qu'international dont les produits envahissent le marché tunisien, et ce, en misant sur une qualité optimale.