La Tunisie dispose d'une marge pour abaisser les prix des hydrocarbures, selon le chef de mission auprès du FMI pour la Tunisie Le chef de mission auprès du FMI pour la Tunisie, Amine Mati, a affirmé mardi que la Tunisie dispose d'une marge pour abaisser les prix des hydrocarbures sur le marché local à la lumière de la baisse de leurs prix au plan mondial. Lors d'une séance d'audition tenue entre la mission du FMI et les membres de la commission des finances à l'Assemblée des représentants du peuple, Mati a estimé que la Tunisie doit trouver les mécanismes permettant de soutenir les catégories marginalisées, si elle prend cette décision. Un mission de revue du FMI a entamé une série de concertations avec les parties gouvernementales, les représentants des partis et de la société civile qui s'achèvera le 10 juin, pour évaluer l'avancement des réformes en Tunisie avant la réunion du conseil d'administration du Fonds prévue fin juillet 2015. Il a avancé que le FMI appuie les réformes visant à réduire la fragilité de l'économie tunisienne (banques, fiscalité et partenariat entre le public et le privé), soulignant la nécessité d'accroître les financements consacrés à l'investissement. Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) avait accordé à la Tunisie «un délai de 7 mois, au 31 décembre 2015, pour permettre aux autorités tunisiennes d'appliquer les réformes et les engagements pris dans le cadre de l'accord conclu avec le pays» (Stand-By Arrangment- SBA). Sur un montant global de 1,75 milliard de dollars, approuvé par le Conseil d'administration du FMI, le 7 Juin 2013, au profit de la Tunisie (correspondant à 400% du quota du pays auprès du Fonds), 600 millions de dollars n'ont pas encore été décaissés, en attendant le parachèvement des réformes. Le député Mohsen Hassen a souligné la nécessité d'aider le gouvernement à réaliser les réformes conjoncturelles, rappelant que le gouvernement est en train de préparer une loi de finance complémentaire pour 2015, ce qui nécessite la réalisation de plusieurs réformes dont l'amnistie fiscale. Il a encore relevé la nécessité de réformer le secteur bancaire (public et privé). Le député Fadhel Ben Omrane a appelé à la réforme de la Banque centrale de Tunisie, parallèlement aux trois banques publiques (BH-BNA-STB), considérant que l'abaissement des prix du pétrole préconisé par le FMI est «dangereux». Une plus forte croissance Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) a affirmé que cette institution soutient l'expérience tunisienne, relevant «l'importance de préserver les grands équilibres afin de réaliser une plus forte croissance économique», a indiqué un communiqué du ministère de l'Equipement, publié mardi. Le ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, s'est entretenu lundi, à Tunis, avec une délégation de responsables du FMI, et ce, dans le cadre de la visite que cette dernière effectue en Tunisie afin de se concerter avec les autorités tunisiennes sur l'évolution de la situation économique et financière dans le pays. La visite de la délégation du FMI intervient, également, en vue de l'examen des politiques économiques adoptées et de l'avancement de l'exécution des réformes structurelles convenues et sur la base desquelles il sera procédé au décaissement de 303 millions de dollars au profit de la Tunisie en juillet prochain. L'entrevue a porté, par ailleurs, sur l'avancement de la réalisation des projets d'infrastructure de base programmés et les difficultés les entravant, outre les orientations du ministère concernant la loi relative au partenariat public-privé (PPP) et les principaux programmes pouvant être exécutés dans ce cadre. Les experts de l'institution financière internationale ont, en outre, pris connaissance de la situation dans le domaine de l'infrastructure de base en Tunisie et les perspectives y afférentes.