La part des IDE dans les investissements privés «encore faible», selon l'Utica Le flux des investissements étrangers a augmenté de 83,5%, à 771,2 millions de dinars (MD) entre 2014 et 2015 (4 premiers mois), selon les dernières statistiques publiées par l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa). De janvier à avril 2015, les investissements enregistrés sont répartis à hauteur de 581,6 MD en investissements directs étrangers (IDE) et 189,6 MD en investissements en portefeuille. Comparés aux trois dernières années, les IDE ont enregistré des variations de 47,5%, par rapport à 2014, 16,6% en comparaison de 2013 et 5,2%, de 2012. En tête des IDE, les investissements dans le secteur de l'énergie se sont montés à 330 MD (+12,8%, par rapport à la même période de 2014), alors que les investissements dans les services (101,1 MD) se sont fortement accrus (+448,6%). Cette évolution des investissements dans les services ces dernières années s'explique par l'acquisition des parts sociales restantes de la polyclinique Taoufik par le groupe Emirati Abraaj en mars 2015, pour un montant de 66,6 MD, ainsi que l'acquisition de 49% du capital de la «Tunisian Qatari Bank» (TQB), en janvier 2013 pour une valeur de 99,4 MD et l'augmentation du capital d'Attijari Bank en février 2012, pour une valeur de 25,1 MD. Les IDE dans l'industrie (149 MD) sont, aussi, en augmentation de 78,4%, alors que les investissements dans l'agriculture demeurent modestes, ne dépassant pas 1,6 MD, en régression de 35,8%, par rapport à 2013. «La part des investissements étrangers dans les investissements privés demeure encore faible. Elle ne représente que 10% contre 50% pour les investissements privés locaux», a indiqué Hichem Elloumi, 1er vice-président de l'Union tunisienne de l'industrie du commerce et de l'artisanat (Utica) et président de «Tunisia Investment Forum». Elloumi, qui s'exprimait à une conférence de presse, tenue pour présenter la 17e édition de «Tunisia Investment Forum», a mis l'accent, à cet effet, sur l'impératif de promouvoir l'investissement privé en Tunisie. Il a appelé toutes les parties gouvernementale, syndicale et patronale à jouer pleinement leur rôle pour réaliser cet objectif et aider le pays à réussir sa transition économique. «Le gouvernement doit accélérer les réformes économiques nécessaires», a-t-il dit, ajoutant que le nouveau Code de l'investissement et le projet de loi sur le Partenariat Public Privé (PPP) doivent être adoptés le plus vite possible. «L'organisation ouvrière (Ugtt) doit jouer, à son tour, un rôle important pour rassurer les investisseurs étrangers, et ce, en œuvrant à apaiser les agitations sociales et à instaurer le calme dans le pays», a encore déclaré Elloumi. Pour lui, le problème qui se pose n'est pas le blocage de l'investissement privé, mais plutôt le ratage des opportunités offertes après la révolution. Il a cité, à titre d'exemple, le taux de fermeture des entreprises étrangères qui était plus élevé (150 entreprises) avant la révolution qu'après la révolution (80 entreprises). «Aussi, la Tunisie aurait pu créer 20.000 emplois dans le secteur des industries automobiles ces dernières années, mais à cause de ce ratage d'opportunités ça n'a pas été le cas», a-t-il encore argumenté.