En Tunisie, comme partout ailleurs, l'exploitation sexuelle et les abus infligés à l'enfance sont alarmants La direction générale de l'enfance, relevant du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a organisé, hier à Tunis, un atelier de travail sur la convention du Conseil de l'Europe sur la protection de l'enfance contre l'exploitation et les abus sexuels. Un thème d'une grande importance en raison notamment de l'ampleur que ne cesse de prendre la violence à l'égard des enfants à travers le monde. Cette convention internationale s'inscrit, en effet, dans la lignée de l'activisme international en matière de protection des droits de l'enfant à l‘intégrité physique et morale et à la dignité. En Tunisie, comme partout ailleurs, l'exploitation sexuelle et les abus infligés sur l'enfance sont alarmants. Dans notre pays, et selon les chiffres fournis annuellement par les délégués de l'enfance, les cas d'abus et d'exploitation sexuelle des enfants ne sont pas moindres. En 2013, quelque 332 cas ont été dénoncés. Un an après, 331 ont été déclarés. Les cas d'abus sont probablement plus importants. Le nombre exact dépend de la conscience de la société sur l'impératif de dénoncer ces cas auprès des autorités concernées. D'où le rôle de la société civile dans la vulgarisation de l'information sur la criminalité desdits actes et sur l'indispensable lutte contre leur prolifération. Convaincue par la nécessité de poursuivre son engagement international pour la garantie des droits de l'enfant et sa protection contre toute forme de violence et contre tout acte susceptible de nuire à sa personne, à son intégrité physique et psychologique, la Tunisie a, depuis les années 90, adopté une série de conventions internationales. Rappelons l'adoption, en 1991, de la convention internationale sur les droits de l'enfant, l'adoption de son protocole facultatif sur la traite des enfants et leur exploitation sexuelle et pornographique en septembre 2002, puis du protocole facultatif sur l'exploitation des enfants dans les conflits armés en février 2003. La Tunisie avait publié en 1995 le Code de protection de l'enfant. Aujourd'hui, notre pays s'apprête à adopter la Convention du Conseil de l'Europe. Une convention qui a pour finalité de renforcer la coopération internationale afin de garantir des actions communes et donc plus pertinentes en la matière. Elle consiste, d'ailleurs, en la création de mécanismes nouveaux afin d'optimiser les interventions, l'instauration de nouvelles mesures de prévention et autres, d'aide aux victimes, la consolidation de la coordination des efforts déployés par les organisations internationales spécialisées ainsi que l'élargissement du champ d'action et de débat à l'échelle internationale. Et en vue de mieux cerner le plan d'action recommandé par ladite convention, la direction générale de l'enfance a organisé un atelier de travail, lequel a permis faire le zoom sur ladite convention.