Pas d'exploit de carton plein pour le football tunisien qui perd son néo-champion en coupe de la CAF. Ils ne seront plus que trois en phase des poules, à partir du 24 juin, date de la première journée de ce mini-championnat : Espérance Sportive de Tunis, Club Sportif Sfaxien et Etoile Sportive du Sahel. En effet, cinq jours après avoir décroché son 13e titre de champion de Tunisie, le Club Africain se fait sortir de la compétition continentale, jetant le voile sur la grande soirée du sacre dans un stade de Radès copieusement garni en la circonstance. La fête a été d'une certaine façon gâchée d'autant plus que les «Rouge et Blanc» étaient à deux doigts de passer le tour aux dépens d'Al Ahly, ou de ce qui en restait. En plus de cinq absences au départ, le club du siècle en Afrique a dû composer avec la blessure du gardien de but Chérif Ikramy au début de la reprise et avec la blessure en cours de jeu de l'attaquant Imed Metaâb. C'est dire que les Pharaons étaient prenables. C'était l'occasion ou jamais, et on ne sait pas où public et joueurs clubistes ont pu trouver toute cette faculté pour surmonter la grosse déception et sacrifier au rituel du sacre. A fortori lorsqu'on revient dans le match et que l'on égalise sur les deux manches à une poignée de secondes de la fin du temps additionnel. Mais cet exploit allait rester sans lendemain, les hommes de Daniel Sanchez échouant piteusement à l'épreuve des penalties comme s'ils ne s'y étaient guère préparés. Largement déconcentrés (comment ne le seraient-ils pas dans la même semaine, d'ailleurs), les copains de Saber Khelifa, absent avant-hier, auront d'une certaine façon gagné le droit de bénéficier du fameux repos du guerrier. Car le calendrier de cette coupe de la confédération est à ce point mal ficelé qu'il impose les travaux herculéens au Grand Huit, appelé à rester sur le grill en pleine saison estivale. Un bien pour un mal ? Cela explique peut-être pourquoi le club de Bab Jedid n'ait pas ressenti trop d'amertume pour cette élimination. La «der» de Bounedjah La palme du tour revient à l'Etoile Sportive du Sahel qui a dû sortir le grand jeu et répondre au défi lancé par un Raja de Casa qui n'est plus à vrai dire ce qu'il était. Pour ses adieux, l'attaquant algérien Baghdad Bounedjah, sur le départ au club qatari d'Al Sadd, a mis sa pierre à l'édifice de cette superbe qualification qui donne de l'envergure à la saison étoilée et confond les sceptiques quant à la qualité de la formation de Faouzi Benzarti qui doit négocier ces jours-ci la prolongation de son contrat, ou son départ de Sousse. Ailleurs, le Club Sportif Sfaxien (à Abidjan, malgré un arbitrage folklorique) et l'Espérance Sportive de Tunis (à Accra) ont fait parler leur métier et leur immense vécu continental. Un vécu qui manque tout de même toujours au champion de Tunisie 2015 dont la carrière continentale a été régulièrement en dents de scie, son unique haut fait d'armes remontant à 1991 avec le trophée de la coupe d'Afrique des clubs champions, l'année de la fameuse «Roubaïa» (quadruplé). L'été sera chaud et usant pour le trio ESS, EST et CSS dont les joueurs n'auront aucun répit et pour lesquels les saisons n'arrêtent pas de se chevaucher. La rançon de la gloire, en quelque sorte.